Psychologie des émotions. Nouvelles perspectives pour la cognition, la personnalité et la santé

Luminet Olivier - Sultan Serge - Niedenthal Paula

DE BOECK SUP

1. substrats neuro-anatomiques des émotionsEn quelques années seulement, les connaissances concernant les substrats neuronaux des émotions ont pris une ampleur considérable. Ces connaissances proviennent de diverses sources incluant la recherche animale, les études effectuées avec des sujets humains normaux, mais également les recherches réalisées en psychopathologie et en neuropathologie humaine. Aujourd'hui, les avancées technologiques permettent d'examiner, instantanément, les modifications d'activité cérébrale régionale consécutives au traitement cognitif. Grâce aux nouvelles techniques de neuro-imagerie fonctionnelle, les chercheurs sont capables de voir ce qu'il se passe dans notre cerveau lorsque nous percevons un visage exprimant le dégoût ou lorsque nous tentons de conscientiser les émotions qui nous envahissent. Ces avancées technologiques ont été un point d'ancrage essentiel pour l'élaboration de modèles qui requéraient la dissection des processus émotionnels en constituants plus élémentaires. Pratiquement tous les troubles en psychopathologie (comme les troubles de stress post traumatique la dépression, l'anxiété ou la schizophrénie) impliquent un dysfonctionnement dans la régulation des émotions et, parfois, ces problèmes de vécu affectif représentent une caractéristique essentielle à la définition du trouble. Ainsi, les méthodes de neuro-imagerie ont permis de préciser le circuit cérébral des émotions et celui sous-tendant certains troubles de la régulation émotionnelle. Nous allons découvrir la localisation ainsi que la fonction de certaines régions cérébrales impliquées dans les émotions. Nous nous centrerons ensuite plus particulièrement sur la conscience émotionnelle (cette notion sera plus amplement développée lors du chapitre suivant consacré aux aspects cognitifs de l'émotion). Il est toutefois utile de noter que nous sommes loin des anciennes théories phrénologiques qui supposaient que chaque fonction dépendait d'une localisation spécifique. Aujourd'hui, les connaissances acquises permettent de définir des réseaux fonctionnels impliquant plusieurs régions simultanément. Ainsi lorsque nous parlerons d'activité dans une région particulière, il s'agira plus précisé ment de dominance d'activité puisque c'est l'ensemble du cerveau qui est actif. La méthode de soustraction, décrite ci dessous, permet d'identifier une région (ou un ensemble de régions) particulièrement active pour une tâche cognitive bien précise.

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EAN
9782804171780
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