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Le Savoir-déporté. Camps, Histoire, Psychanalyse

Stern Anne-Lise

POINTS

Il se compose de quatre parties. 1. Le livre est précédé d'un texte intitulé Entendre aussi ce qui est écrit, retraçant la trajectoire d'ALS, signée par Nadine Fresco et Martine Leibovici. N. Fresco, historienne au CNRS, est l'auteur au Seuil de la biographie de référence sur le fondateur du négationnisme, Rassinier (Fabrication d'un antisémite, 1999): M. Leibovici, maître de conférences en science politique à l'université de Paris XIII, est l'auteur de plusieurs livres sur Hannah Arendt. 2. La partie centrale du livre décrypte de manière précise, étayée et convaincante comment la deuxième guerre mondiale et en particulier le degré d'abomination atteint dans les camps nazis continuent d'exercer un impact majeur, à la fois, sur les comportements individuels (troubles somatiques, souffrance psychique, passages à l'acte, etc.) et sur la société française dans son ensemble (poids politique de l'extrême droite (21 avril 2002), dérapages verbaux, faits divers, nouveaux visages de l'antisémitisme, abondance de la production littéraire et artistique sur la guerre - notamment cinématographique (Portier de nuit, Shoah, La vie est belle...), fréquence et intensité des débats sur cette production, etc.) 3. Deux longs extraits des séances du séminaire d'ALS restituent l'originalité et la fécondité de cette intervention publique, menée oralement depuis plus de vingt ans et demeurée jusqu'ici inédite. 4. Sont ici publiés, pour la première fois aussi, les textes que l'auteur avait écrits, durant l'été 1945, à son retour de déportation. Ce récit témoigne d'une acuité de perception et d'une liberté d'analyse impressionnantes de la part d'une jeune femme de 24 ans, à peine revenue, de surcroît, d'une expérience aussi traumatique. Un livre qui propose une autre manière de parler des sujets liés à l'actualité (enfants malades, toxicomanie, négationnisme, médias, cinéma, etc.) exposés par une psychanalyste dans un langage frappant d'intuition, de justesse et de liberté. L'auteur et son oeuvre : une vie Connue dans les milieux analytiques et littéraires, Anne-Lise Stern, qui est psychanalyste à Paris, l'est bien moins du public lecteur. Et pour cause : à 83 ans, c'est son premier livre. On a pu néanmoins la lire dans des revues psychanalytiques ou littéraires quand Sollers choisit de la publier dans l'Infini ou Claude Lanzmann dans les Temps Modernes. Membre de l'Ecole freudienne fondée par Lacan en 1964, A.-L. Stern s'est toujours caractérisée par sa liberté à l'égard de tout formalisme institutionnel. Par sa vie comme dans son oeuvre elle a toujours été « dedans-dehors ». Il faut donc prendre le temps d'en dire un peu plus sur cet auteur dont ce premier livre est à la fois sa vie et son oeuvre. --Ce texte fait référence à l'édition Broché. L'auteur vu par l'éditeurElle est née en 1921 à Mannheim (Allemagne), dans l'atmosphère freudo-marxiste, comme elle la décrit (son père est psychiatre), d'une famille de militants socialistes. Juste après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, son père est incarcéré, en même temps que les autres socialistes et communistes du conseil municipal. L'exil est brutal : le jour même où il sort de prison, il rejoint sa femme et sa fille sur le quai du premier en train en partance pour Sarrebrück. Tous trois vivent depuis lors en France, où ils sont naturalisés en 1938. Arrêtée en avril 1944 comme juive, malgré ses faux papiers, ALS est déportée depuis Drancy au camp d'Auschwitz. Il se trouve qu'elle a fait partie du même convoi que Simone Veil et les enfants d'Izieu. Après son retour, elle entreprend des études de psychologie, commence une analyse avec Lacan en 1956 et s'implique dorénavant dans l'histoire, fort mouvementée, du mouvement lacanien. Comme psychothérapeute puis psychanalyste, elle participe pendant vingt-cinq ans à plusieurs expériences de soins totalement pionnières : 1 l'introduction - qui se révèlera hautement bénéfique pour les enfants hospitalisés, leurs parents et les soignants - de psychanalystes, c'est-à-dire de la spécificité de leur écoute et de leurs interventions, dans des services de pédiatrie, à l'hôpital Bichat puis des Enfant-Malades (1953-1968): 2 le Laboratoire de psychanalyse de la Bastille, directement inspiré des utopies concrètes de mai 1968, où est pratiquée une psychanalyse très bon marché afin d'être accessible à tous (1968-1972): 3 le service pour toxicomanes de l'hôpital Marmottan, dirigé par le psychiatre Claude Olievenstein (Il n'y a pas de drogués heureux, R. Laffont, 1976), où la prise en charge psychothérapeutique est fondée sur une conception de la toxicomanie comme pathologie nouvelle, liée à des formes de vie marginales, et dont la signification échappe aux pouvoirs médicaux, administratifs ou policiers (1972-1978). Dès que l' affaire Faurisson éclate, en décembre 1978, ALS tente, sans grand succès, de mobiliser ses collègues psychanalystes sur la gravité de l'entreprise négationniste. Elle inaugure alors un séminaire bimensuel, qu'elle appelle recherche & témoignage. L'originalité de ce travail tient à la lecture montagedémontage de l'actualité qu'elle y expose, à partir de fragments pris dans des livres récents, des films qui sortent, les journaux, la radio, la télévison, des graffiti sur les murs, etc. Cette lecture montage est aussi, en effet, un démontage parce qu'elle permet de dévoiler le lien, souvent aussi étroit que masqué, de ces divers signifiants avec la période de la guerre. Ce séminaire, intitulé « Camps, histoire, psychanalyse - leur nouage dans l'actualité européenne» se tient depuis 1991 à la Maison des Sciences de l'Homme, où il est classé dans la rubrique Soutien de la MSH. --Ce texte fait référence à l'édition Broché.


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EAN
9782757805404
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