Les femmes et les bébés d'abord. Pour une médicalisation raisonnée de la maternité

Naître, a priori, n'est pas un traumatisme, c'est une étape de la vie humaine. En revanche, ce qui peut l'être, ce sont les conditions dans lesquelles se déroule la naissance et la façon dont elle fait résonance dans l'histoire du sujet et de sa famille. En ce sens, l'accueil réservé aux femmes enceintes, aux parents et aux nouveau-nés est déterminant non seulement pour eux, mais aussi pour la façon dont la société prépare son avenir.
Les formidables progrès de la médecine ont largement contribué à l'amélioration de la sécurité périnatale. Myriam Szejer et Francine Caumel-Dauphin, toutes deux appartenant à des services hospitaliers de pointe, lancent pourtant un cri d'alarme face aux répercussions sur les mères et les bébés d'une technicisation systématique du suivi de la grossesse et de l'accouchement. A la lumière du savoir sur le psychisme, des connaissances scientifiques actuelles, mais aussi au regard du simple bon sens, elles appellent à repenser l'obstétrique moderne en modifiant les habitudes.