Genève insolite et secrète

Vellas Christian

JONGLEZ

VIEILLE-VILLE

LE DERNIER PILIER DES ANCIENS D
5, rue de la Cité
° Lignes 2,5,12,36, arrêt Bel-Air/Cité

«Une solution typiquement genevoise aux crises du logement»

Au bas de la rue de la Cité, quelques mètres avant la fontaine de l'Escalade et le débouché sur les Rues-Basses, on remarque un long pilier de bois soutenant le coin d'un étage.
Ce pilier est le dernier vestige des différentes réponses aux crises du logement qui affectèrent plusieurs fois Genève au cours de son histoire.
Corsetée dans ses murailles, la ville ne pouvait en effet que s'agrandir en hauteur quand il fallait trouver des logements aux flots de nouveaux arrivants. La solution genevoise consistait à construire, en avancée sur les rues, des «dômes» supportés par de longs piliers de bois. Ces pièces de charpente considérables étaient souvent reliées par des poutres horizontales.
Il existait quatre sortes de dômes, distingués selon l'assemblage de leurs poutraisons, leur première mention remontant à 1284.
Au cours du temps, ils débordèrent dans les Rues-Basses, au Molard, à Longemalle, au Bourg-de-Four, à la place de la Fusterie, à la rue de la Cité, à la rue Saint-Léger, et, sur la rive droite, à la place Saint-Gervais et sur tout le côté droit de la rue de Coutance.
A la Réformation, lorsque des vagues de réfugiés protestants affluèrent à nouveau de France, la solution des dômes reprit de plus belle. Les pauvres n ayant pas les moyens de fuir, la plupart de ces réfugiés étaient assez aisés et prêts à investir dans le bâtiment. On commença par rajouter des étages, et comme cela ne suffisait pas, on construisit de nouveaux «dômes».
A la fin du XVIIIe siècle, Genève possédait plusieurs centaines de ces ajouts débordant sur ses artères. Sous ces dômes, on pouvait circuler à l'abri des intempéries. «Ces parasols gigantesques, qui concentrent un air déjà vicié dans les appartements, servent heureusement aussi de parapluies!», râlait ainsi un Genevois en 1824.
Dans les Rues-Basses, les boutiquiers avaient installé de surcroît des baraques empiétant des deux côtés sur la chaussée. Tout cela sentait l'entassement, le provisoire qui dure, et l'on craignait les incendies.
La démolition des dômes commença vers 1825. Lentement, on élimina ces échafaudages vieillissants et en 1854 il n'en restait plus qu'une dizaine. Le dernier dôme, celui de la Fusterie, disparut en 1875.

L'ensemble commercial de Confédération Centre, rue de la Confédération, a voulu restituer l'esprit des anciens dômes, même si cet «esprit» échappe souvent au passant, peu apte à remarquer certains clins d'oeil architecturaux de spécialistes.


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EAN
9782361950552
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