Les 24 présidents de la République française
Valode Philippe
ARCHIPEL
Extrait de l'avant-propos
RAPPELER QUE LA RÉPUBLIQUE est née en France au XVIIIe siècle peut surprendre plus d'un lecteur. La voilà pourtant proclamée par Danton plus de deux mois après la prise des Tuileries, le 25 septembre 1792. Avec son idéal de liberté, d'égalité et de fraternité, elle fera du prosélytisme partout en Europe. Ainsi Championnet crée-t-il en 1799 l'éphémère République parthénopéenne à Naples, alors que Bonaparte a mis en place en 1797, pour sa part, des républiques à Gênes (ligurienne) et en Lombardie (cisalpine). Tout ce montage est pétri de culture antique, dans la grande tradition de la Rome républicaine. Il est vrai que Bonaparte, fils de la Révolution, sera le père de l'Empire qui, par beaucoup d'aspects, est d'une grande modernité institutionnelle et favorise la promotion des classes nouvelles.
C'est un autre membre de la famille qui va devenir, fin 1848, le premier président de la République en nom. Le futur Napoléon III n'a qu'un objectif: rétablir l'Empire. Ce saint-simonien décline des idées économiques et sociales en avance sur l'époque. Il aura le grand mérite de permettre à la France de combler son retard de développement sur l'Angleterre.
La vraie, celle que chacun ressent comme sienne, c'est cette IIIe République proclamée le 4 septembre 1870, alors que la France est en pleine déroute militaire et que les Prussiens avancent sur Paris. C'est donc une république combattante, comme la Ire, qui veut s'opposer à l'envahisseur; puis une république ambitieuse, qui assure de profondes réformes scolaires, sociales, la création d'un immense empire colonial, la reconstruction d'une puissante force armée, celle qui va gagner le premier conflit mondial.
La IVe République, en ouvrant largement le pays sur l'Europe, lui permet de se doter d'une économie moderne, alors qu'elle a hérité d'un pays gravement handicapé par les destructions subies. Faute d'un exécutif suffisamment affirmé, elle chute sur une gestion déplorable de la décolonisation.
Avec la Ve République, c'est la naissance d'un État fort et moderne, où le poids des décisions européennes ne cesse de peser sur l'autonomie des politiques nationales.
Il est intéressant de comprendre que, dès l'origine, la fonction de président de la République est recherchée par les hommes politiques les plus doués. Certes, selon les textes, surtout après que Mac-Mahon eut galvaudé le droit de dissolution, ce dernier tombant en désuétude, les responsabilités institutionnelles du président sont faibles. Mais le président de la République nomme le président du Conseil et influence la composition du cabinet ou ministère. La permanence de la fonction (sept années renouvelables), sa neutralité qui le place en garant des institutions et de l'unité nationale, au-dessus des partis, lui procurent une vaste influence sur le cours des choses. D'ailleurs, implicitement, l'opinion attend cet engagement de sa part. Aussi, lorsqu'un président devient incapable, comme Paul Deschanel, on le remplace, et lorsqu'il rompt le pacte politique en outrepassant ses droits, comme Alexandre Millerand, on le somme de se démettre.
Ce n'est pas faute d'avoir essayé que Jules Ferry ou Georges Clemenceau ne sont pas élus présidents. Devenir président est le but ultime des «grands pachydermes» du monde politique.
RAPPELER QUE LA RÉPUBLIQUE est née en France au XVIIIe siècle peut surprendre plus d'un lecteur. La voilà pourtant proclamée par Danton plus de deux mois après la prise des Tuileries, le 25 septembre 1792. Avec son idéal de liberté, d'égalité et de fraternité, elle fera du prosélytisme partout en Europe. Ainsi Championnet crée-t-il en 1799 l'éphémère République parthénopéenne à Naples, alors que Bonaparte a mis en place en 1797, pour sa part, des républiques à Gênes (ligurienne) et en Lombardie (cisalpine). Tout ce montage est pétri de culture antique, dans la grande tradition de la Rome républicaine. Il est vrai que Bonaparte, fils de la Révolution, sera le père de l'Empire qui, par beaucoup d'aspects, est d'une grande modernité institutionnelle et favorise la promotion des classes nouvelles.
C'est un autre membre de la famille qui va devenir, fin 1848, le premier président de la République en nom. Le futur Napoléon III n'a qu'un objectif: rétablir l'Empire. Ce saint-simonien décline des idées économiques et sociales en avance sur l'époque. Il aura le grand mérite de permettre à la France de combler son retard de développement sur l'Angleterre.
La vraie, celle que chacun ressent comme sienne, c'est cette IIIe République proclamée le 4 septembre 1870, alors que la France est en pleine déroute militaire et que les Prussiens avancent sur Paris. C'est donc une république combattante, comme la Ire, qui veut s'opposer à l'envahisseur; puis une république ambitieuse, qui assure de profondes réformes scolaires, sociales, la création d'un immense empire colonial, la reconstruction d'une puissante force armée, celle qui va gagner le premier conflit mondial.
La IVe République, en ouvrant largement le pays sur l'Europe, lui permet de se doter d'une économie moderne, alors qu'elle a hérité d'un pays gravement handicapé par les destructions subies. Faute d'un exécutif suffisamment affirmé, elle chute sur une gestion déplorable de la décolonisation.
Avec la Ve République, c'est la naissance d'un État fort et moderne, où le poids des décisions européennes ne cesse de peser sur l'autonomie des politiques nationales.
Il est intéressant de comprendre que, dès l'origine, la fonction de président de la République est recherchée par les hommes politiques les plus doués. Certes, selon les textes, surtout après que Mac-Mahon eut galvaudé le droit de dissolution, ce dernier tombant en désuétude, les responsabilités institutionnelles du président sont faibles. Mais le président de la République nomme le président du Conseil et influence la composition du cabinet ou ministère. La permanence de la fonction (sept années renouvelables), sa neutralité qui le place en garant des institutions et de l'unité nationale, au-dessus des partis, lui procurent une vaste influence sur le cours des choses. D'ailleurs, implicitement, l'opinion attend cet engagement de sa part. Aussi, lorsqu'un président devient incapable, comme Paul Deschanel, on le remplace, et lorsqu'il rompt le pacte politique en outrepassant ses droits, comme Alexandre Millerand, on le somme de se démettre.
Ce n'est pas faute d'avoir essayé que Jules Ferry ou Georges Clemenceau ne sont pas élus présidents. Devenir président est le but ultime des «grands pachydermes» du monde politique.
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EAN
9782809808216
Caractéristiques
| EAN | 9782809808216 |
|---|---|
| Titre | Les 24 présidents de la République française |
| Auteur | Valode Philippe |
| Editeur | ARCHIPEL |
| Largeur | 223mm |
| Poids | 1298gr |
| Date de parution | 17/10/2012 |
| Nombre de pages | 240 |
| Emprunter ce livre | Vente uniquement |
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