A400M. Une saga européenne

Sparaco Pierre - Urena-Raso Domingo

PRIVAT

Extrait de l'introductionUNE HISTOIRE A ÉCRIREAucune hésitation n'est permise: LA400M constitue un programme aéronautique exceptionnel dans toutes les acceptions du terme. Tout d'abord parce qu'il apparaît comme un symbole fort de la coopération, mettant en scène non moins de huit États, une avancée notoire dans la mise en place de la Défense européenne. Ensuite, en raison de l'importance et de la qualité des industriels qui ont assuré son développement, sa mise au point et, aujourd'hui, sa production en série. Qu'il s'agisse d'Airbus Military et de ses partenaires, du consortium de motoristes Europrop International, de grands équipementiers et systémiers, LA400M illustre parfaitement ce qu'il est convenu d'appeler l'état de l'art. Et cela à condition de décoder cette affirmation: seule la silhouette de l'avion est classique. Pour le reste, il constitue la synthèse des technologies aéronautiques les plus avancées, largement inspirées de celles mises au point, au fil des années, par Airbus en sa qualité de grand avionneur civil.D'une certaine manière, le programme A400M est en train de réconcilier le secteur militaro-industriel européen avec lui-même. Il tend à effacer, en effet, l'échec durement ressenti du concept d'avion de combat européen qui, en 1985, aurait permis de construire un destin commun, en lieu et place de la rivalité entre Rafale et Eurofighter/Typhoon. Il aura fallu que s'écoulent plusieurs décennies avant d'envisager de tourner la page, tandis que certaines Forces armées ne trouvaient pas la volonté de résister à la tentation du grand large et choisissaient de rejoindre le programme américain F-35 Joint Strike Fighter. A l'opposé, IA400M arbore avec fierté les couleurs de l'Europe malgré quelques défections, à commencer par celle de l'Italie.Un comble! En remontant le fil de l'histoire, c'est en effet à Rome que l'on retrouve la trace de la première structure dévolue au futur transport militaire. C'est le 17 juin 1991, en effet, que fut signé dans la capitale italienne l'acte fondateur d'Euroflag, European FLA Group (FLA signifiant Future Large Aircraft), une petite société à responsabilité limitée ayant pour vocation d'établir la synthèse des besoins en matière de transport tactique et stratégique d'une dizaine d'armées de l'air. D'Euroflag à l'entrée en service de LA400M, une bonne vingtaine d'années se sont écoulées. Il est probable que la vie opérationnelle du gros quadriturbopropulseur s'étende jusqu'à l'horizon 2060, si ce n'est au-delà. C'est une saga d'une durée de l'ordre de quatre-vingts ans qui a débuté à Rome ce jour-là. Une manière comme une autre d'illustrer l'amplitude des grands programmes qui rythment le secteur aéronautique.Déjà, en se remettant en mémoire les balbutiements du FLA, c'est une plongée dans l'histoire de l'industrie que l'on effectue, fût-ce involontairement. En effet, la liste des premières parties prenantes vaut mieux qu'un long discours: Aérospatiale, Alenia, British Aerospace, Construcciones Aeronáuticas, Daimler-Benz Aerospace Airbus. Quand un protocole a officialisé cette association, au sein de laquelle tous les participants étaient à égalité, des liens complémentaires ont été établis avec Ogma au Portugal, Turkish Aerospace Industries et, pour la Belgique, Flabel (Asco, Barco, Sabca, Sonaca). Le 14 juin 1995, Airbus Military première mouture a repris le flambeau. Reste le fait qu'il convient de faire remonter à 1991 le véritable point de départ de la saga A400M. Transport militaire en même temps que cargo humanitaire, il a connu des difficultés, traversé des crises, dont il est incontestablement sorti renforcé.

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EAN
9782708992429
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