Les quatre évangiles
Extrait
Introduction
La question posée : un seul Jésus et quatre évangiles
Dans toutes les Bibles, avec les innombrables traductions en plus de deux mille langues (dont la moitié pour le Nouveau Testament complet), les vingt-sept livres du Nouveau Testament commencent par les quatre évangiles, dans un ordre qui nous est familier : l'Évangile selon Matthieu, l'homme ailé ; l'Évangile selon Marc, le lion ailé ; l'Évangile selon Luc, le taureau ailé ; et le quatrième Évangile selon Jean, l'aigle de haut vol. Nous aurons à mieux comprendre pourquoi de tels emblèmes iconographiques leur ont été attribués par la tradition chrétienne.
Cependant, cet ordre de la Bible ne nous dit pas l'ordre de la rédaction des évangiles. Avec l'exégèse contemporaine, on peut affirmer que Marc est le premier et le plus ancien des récits évangéliques, autour de l'an 70, tandis que les évangiles selon Matthieu pour les chrétiens originaires de la foi juive et selon Luc pour les chrétiens issus du monde gréco-romain sont à situer autour des années 80-85. Tous trois, sur une trame commune, ont d'évidentes particularités et des insistances propres, adaptées aux communautés auxquelles ils s'adressaient. Il est alors aisé de les mettre en colonnes parallèles : on parle à ce sujet de «Synopse», pour manifester d'un coup d'oeil leurs ressemblances et leurs différences particulières. C'est tout le «problème synoptique», avec les diverses réponses qui ont pu être proposées.
Quant à l'Évangile selon Jean, la tradition johannique n'a été fixée par écrit qu'à la fin du Ier siècle, autour de l'an 100, avec un appendice ou «postface» On 21). Généralement, cet Évangile est traité à part, avec les questions différentes qui sont posées. Nous allons nous arrêter, dans l'ordre chronologique assez assuré de leur rédaction, à ces quatre évangiles écrits en grec. Après une entrée en matière générale, nous reprendrons chacun des récits en gardant une même approche globale, afin que chacun puisse aisément faire des comparaisons et des rapprochements.
Selon l'expression fameuse d'Irénée de Lyon, avant l'an 200, nous avons ainsi sous nos yeux un «Évangile quadriforme» (tétramorphe, en grec ; cf. Contre les Hérésies III, 11, 8) : l'unique Évangile de Jésus reconnu comme Christ, selon Marc, Matthieu, Luc et Jean : en grec, kata plus accusatif. Cette formule d'Irénée a été reprise par le concile Vatican II (Dei Verbum n° 18, novembre 1965), qui a tenu à affirmer une nouvelle fois, à propos des quatre évangiles :
- d'une part, leur origine apostolique : les apôtres eux-mêmes ou des hommes apostoliques ;
- d'autre part, leur caractère historique : ces récits nous transmettant ce que Jésus a réellement fait et enseigné, «pour nous et notre salut» (Credo).
Dès lors, l'expression d'Irénée a été fréquemment rappelée et reprise, en contraste avec les multiples récits apocryphes, nettement plus tardifs, entre la moitié du IIe et le vie siècle.
Comme l'a bien mis en valeur Charles Harold Dodd (1884-1973), professeur de Cambridge, parmi toutes les religions du monde, seul le christianisme se fonde sur des événements historiques, qui se sont donc produits une fois pour toutes. On comprend dès lors qu'abandonner cette réalité historique de base, pour ne retenir qu'une sorte de signification transcendante que les évangélistes lui attacheraient, reviendrait à nier l'Évangile de Jésus Christ lui-même ! Les chrétiens ne peuvent ni perdre de vue ni négliger cet aspect de vérité historique dans ce que les évangiles nous relatent. Pourtant, il n'est nullement question de reportages ou de biographies de Jésus.
10,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782873565572
Caractéristiques
| EAN | 9782873565572 |
|---|---|
| Auteur | Mourlon Beernaert Pierre |
| Editeur | FIDELITE |
| Largeur | 120mm |
| Date de parution | 06/06/2013 |
| Nombre de pages | 125 |
| Emprunter ce livre | Vente uniquement |











