L'invention de la nature. Les quatre éléments à La Renaissance ou le peintre premier savant

Laneyrie-Dagen Nadeije

FLAMMARION

A la fin du Moyen Age, au début de la Renaissance, un système mental succède à un autre. Le monde cesse d'être pensé de façon théorique. Il est examiné et commence à être compris par l'observation. Les peintres jouent un rôle fondamental dans cette mutation. A partir du XIVe siècle, Giotto, Ambrogio Lorenzetti, puis les Limbourg, Jan Van Eyck, enfin Dürer et Léonard de Vinci, se donnent pour objet d'imiter les choses qui les entourent. Ils n'évoquent plus l'Eau, l'Air, la Terre ou le Feu - éléments abstraits - mais ils distinguent la vague, le torrent, la goutte, le lac; ils représentent les nuages, si divers, et les vents, rapides ou tranquilles; ils montrent les boues, les rochers, la flamme dans la cheminée ou l'incendie qui ravage les maisons. Les oeuvres que ces artistes peignent favorisent une prise de conscience: celle de la beauté du monde mais aussi de sa fragilité. Le sentiment de la nature naît peut-être à ce moment, de cette crise visuelle qui est une crise européenne. L'objet de ce livre est d'explorer les origines du genre du paysage; il est aussi, et plus profondément, de chercher les racines de notre monde moderne, que hantent les questions d'environnement et la peur d'un changement où sombrait la nature.
Biographie de l'auteur
Nadeije Laneyrie-Dagen est professeur d'histoire de l'art à l'Ecole normale supérieure. Spécialiste d'art ancien, elle s'intéresse au passage entre l'époque médiévale et le premier âge moderne, en Italie et en Flandre aux XVIe et XVe siècles, et d'un autre point de vue aux conditions de la création entre la Flandre catholique et la Hollande calviniste au XVIIe siècle. Au carrefour de l'anthropologie et de l'histoire des sciences, l'histoire de l'art qu'elle pratique se veut non exclusivement érudite, mais soucieuse de tisser un lien entre l'époque contemporaine et le passé. Sa recherche des racines ne néglige pas les différences essentielles entre les siècles, mais entend mettre en évidence l'actualité fréquente des oeuvres du passé, que leur établissement dans les musées et le respect qu'on leur porte tuent quelquefois plus sûrement que le passage du temps. Nadeije Laneyrie-Dagen anime, avec des chercheurs en histoire de l'art, en lettres, en histoire des sciences, en anthropologie, un groupe de recherche sur l'interprétation du visage et du corps, ou physiognomonie.Nadeije Laneyrie-Dagen a publié chez Flammarion, en 1997 (rééd. 2006, coll. "Tout l'Art'), un ouvrage remarqué intitulé L'Invention du corps. La représentation de l'homme du Moyen Age à la fin du me siècle. Outre de nombreux articles, elle a assuré l'édition critique de la Théorie de la figure humaine de Rubens (Editions Rue d'Ulm, 2003) et écrit une monographie sur ce peintre (Hazan, 2003). Aux éditions Larousse, on lui doit un manuel d'initiation à l'interprétation des oeuvres, Lire la peinture (2 volumes), et un petit ouvrage sur Rembrandt."

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EAN
9782080116055
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