La face cachée du clan Kennedy

Hersh Seymour M. ; Behr Edward ; Mourlon Jean-Paul

ARCHIPOCHE

Extrait de la préface

Longtemps attendue, redoutée par l'Amérique tout entière, la voilà enfin révélée, cette Face cachée du clan Kennedy. Pour s'atteler à ce gigantesque travail de déconstruction du mythe JFK, il ne fallait pas moins que Seymour Hersh, l'ancien journaliste vedette du New York Times, prix Pulitzer en 1970 pour son enquête sur le massacre du village vietnamien de My Lai par une compagnie de GI. Cette révélation avait horrifié le monde et conduit à l'inculpation de 29 soldats (dont 19 ne seront toutefois jamais jugés), le président Nixon intervenant personnellement pour condamner aux arrêts le commandant de la compagnie.
Investigations sur le terrain, examen minutieux de tous les documents rendus publics ou classés «confidentiel»: pour son papier sur My Lai comme pour huit autres affaires du même calibre, Seymour Hersh est toujours resté fidèle à sa méthode de travail. Et la détermination, le respect de l'éthique, la probité et le talent d'écriture qu'on lui connaît se retrouvent intacts dans le présent ouvrage, passionnant de la première à la dernière page.
Des années de formation politique à l'entrée de JFK à la Maison Blanche, Hersh jette une lumière crue sur les zones laissées dans l'ombre par les biographies traditionnelles. Ainsi révèle-t-il, entre autres, qu'en 1947, alors que Kennedy menait campagne pour être élu au Congrès, il s'enticha d'une certaine Durie Malcolm et l'épousa. Mariage gênant pour un futur candidat à la présidence, auquel son père Joe mit bon ordre en faisant disparaître tous les documents officiels. Six ans plus tard, Jacqueline Bouvier ferait une First Lady bien plus présentable.
Autre aspect peu glorieux du mythe Kennedy: le président était doté d'un appétit sexuel hors du commun et se laissait volontiers aller à quelques confessions égrillardes. À l'un de ses gardes du corps, il déclara un jour: «Baiser avec une femme que je ne connais pas me donne des migraines atroces.» Les membres de son service de sécurité furent d'ailleurs les premiers à être témoins de ses frasques et des parties fines organisées presque chaque soir à la Maison Blanche, en l'absence de Jackie. Celle-ci, cruellement consciente des infidélités de son époux, en était arrivée à le prévenir de l'heure à laquelle elle rentrerait pour qu'il ait le temps de renvoyer ses maîtresses...
Sans doute un journaliste, dans cent ans, jettera sur l'ère Clinton le regard que porte Hersh sur l'ère Kennedy. Mais, contrairement à Clinton, JFK a toujours su protéger sa vie privée derrière une multitude de boucliers: son père et son frère, en premier lieu, mais aussi des journalistes dévoués à sa cause comme Ben Bradlee, qui fut à de nombreuses reprises la voix de la Maison Blanche dans la presse nationale (il n'est du reste pas surprenant qu'à la sortie de ce livre ce soit Bradlee qui ait adressé à Hersh les critiques les plus virulentes). Rédacteur en chef du Washington Post - et voisin de Kennedy à Georgetown, faubourg huppé de la capitale -, ce dernier était un intime du président (intime au point que les femmes de sa famille, et notamment sa belle-soeur, ont toutes subi, un jour ou l'autre, les avances de JFK). Juste avant son élection, Kennedy lui avait confié: «Ne crois pas que j'ai l'intention de nommer tous mes amis ambassadeurs. Toi, par exemple, tu resteras journaliste... et tu continueras d'écrire des bons papiers sur moi!» En fait, Hersh le démontre avec brio, Kennedy était l'un des présidents les plus intransigeants qui fut avec la presse. Bradlee lui-même l'a reconnu.


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EAN
9782352874867
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