Singapour. La cité-Etat ambitieuse

La Cité-Etat de Singapour cherche, depuis son indépendance en 1965, à paraître comme le modèle des Etats asiatiques modernes, en marche pour tout le XXIème siècle. Sa prospérité est fondée sur l'élitisme et l'entretien de réseaux mondiaux de confiance, tout ceci reposant sur une conception autoritaire d'une démocratie dite contrôlée. Des dirigeants honnêtes et déterminés, assez rares dans la région, ont séduit autant les grandes multinationales que les banques et les organismes internationaux. Ils continuent d'assurer à la population une gestion attentive et rigoureuse, dont nul ne se plaint parce qu'elle rapporte à tous. Des zones d'ombre existent, en particulier l'emploi des travailleurs étrangers, interdits de nationalité, ou bien le contrôle tatillon de l'opinion publique. La prospérité de cette cité, gérée comme un pays, repose sur un très haut niveau de vie moyen et un taux de chômage très bas. Les autres pays d'Asie aimeraient bien en connaître la recette. En effet, au prix d'évolutions constantes et dont l'harmonie est étroitement surveillée par un Etat très centralisé, ce petit territoire de 700 km2 et de 4,5 millions d'habitants, prétend servir d'exemple à toute l'Asie. Tout à la fierté de sa réussite, Singapour ne répugnerait pas à utiliser sa position géographique extraordinaire, à la jonction de l'Orient et de l'Occident, pour étendre encore sa réputation.