Déviance et Société Volume 30 N° 3/2006 : Prisons et mutations pénales

Chantraine Gilles - Mary Philippe

GEORG

Depuis longtemps, les analyses du système pénal cherchent à décrire l'inertie qui caractérise les institutions carcérales pour en interpréter l'étrange
dynamique : au fil des époques, la prison semble changer autant qu'elle paraît immuable. Pourtant, cette inertie n'est qu'un récit sociologique parmi
d'autres et on peut faire l'hypothèse que la prison est en perpétuelle mutation, qu'elle s'adapte constamment à son temps et qu'il est préférable de la saisir dans sa contemporanéité plutôt que dans son a-historicisme apparent. Schématiquement, trois niveaux de réalité - carcéral, pénal et sociétal -, forment alors les grands axes à partir desquels on peut observer et contextualiser les changements et adaptations des prisons dans les sociétés occidentales contemporaines. Les articulations possibles entre ces trois niveaux de réalité peuvent ainsi se décliner en de multiples questions : comment les nouvelles idéologies et pratiques pénales reconfigurent les rapports sociaux en détention ? Comment les modes de subjectivation des individus propres au néolibéralisme participent à la redéfinition des sujets criminalisés ? Comment l'exigence sécuritaire et l'objectif de contention des détenus viennent-ils composer avec la multiplication des droits des détenus et des instances de contrôle extérieures, les nouvelles exigences en matière de santé, d'éducation et de culture ? La complexification des modes d'exercice du pouvoir - résultant notamment de la multiplication des intervenants et des droits accordés aux détenus - modifie-t-elle les formes de résistances et de contestation de la part des détenus ?
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EAN
9782825709283
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