LIRE, ECRIRE ET COMPTER AUJOURD'HUI. Heurs et malheurs des premiers apprentissages scolaires

Nos connaissances sur les premiers apprentissages scolaires ont considérablement progressé au cours des trente dernières années, avec un bond en avant à l'orée de la décennie 90. Celles-ci concernent à la fois l'apprenti-lecteur normal, ne rencontrant aucun obstacle et les enfants qui, malgré une intelligence normale, sont en difficulté durable lors de l'acquisition de la lecture, de l'écriture ou du calcul. Les avancées réalisées à propos de ces derniers vont bénéficier à l'ensemble des jeunes écoliers et réciproquement. Si les cadres classiques, dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, ont été remplacés par les notions plus simples et plus solides d'enfants dyspraxiques, non lecteurs et très mauvais lecteurs, les causalités linéaires et simplistes du passé ont volé en éclats. On parle maintenant de stratégies différenciées d'apprentissage, correspondant à des stades maturatifs, pouvant se succéder, mais aussi se recouvrir, être utilisées de façon complémentaire par le même sujet ou encore être privilégiées par tel enfant plutôt que par tel autre. On cherche à favoriser l'émergence de ces stratégies, par une plus grande attention au fonctionnement et au désir de l'enfant, qu'il soit en classe ordinaire ou en hôpital de jour, en organisant des tout petits groupes de pairs assistés d'un instituteur-ressource qui encourage plus qu'il n'instruit et laisse les enfants résoudre les conflits cognitifs en les protégeant de l'échec.