Brice Morvent présente sa junk food. 100% maison avec des produits frais

Extrait

LA JUNK FOOD PAR BRICE

Pourquoi un livre sur La junk food ?

Parce qu'elle fait partie de notre vie ! Je suis issu de cette génération qui a vu arriver les fast-food et qui a grandi avec l'industrialisation de l'alimentation.

Pour mol, la junk food correspond à une envie subite, une addiction, une tentation Irrépressible qui nous entoure et nous tente à chaque coin de rue et dans chaque rayon de grande surface. On ne peut pas y échapper... Pourtant, on sait bien qu'elle n'est pas bonne pour nous et qu'on ne sait pas ce qu'elle contient... «Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es» (Brillat-Savarin) : si L'on ne sait pas ce que l'on mange, comment peut-on savoir qui l'on est ? L'idée de ce livre est justement de désindustrialiser la junk food, en élaborant soi-même ses recettes avec de vrais et bons produits. Humaniser la junk food !

Pourquoi cette démarche du «tout fait maison» est si importante ?

Je pars du principe que le «fait maison», c'est le meilleur, parce qu'on connaît les produits que l'on a mis dedans. Dans mon restaurant, c'est ce que je prône au jour le jour. Par exemple, on a choisi de faire notre pain, ce qui est la base, et pour mol le commencement de toute chose. Quand un client arrive, la première chose qu'il aura sur sa table, avant même de commander, c'est de l'eau et du pain «fait maison» (une recette de focaccia). Ce ne sont pas des petits pains individuels, mais de grandes plaques découpées que l'on partage. C'est l'idée du partage qui m'anime, en fait. Une mamie qui vient souvent au Comptoir m'a dit un jour : «Ce que j'aime, chez toi, c'est qu'en arrivant, on a de l'eau et du pain, et avec ça, on peut vivre cent ans !» Ça m'a touché...

Dans ce livre, d'ailleurs, la fabrication du pain et des pâtes semble essentielle.

Pour moi, c'est un symbole. C'est la base du «fait maison», la base de la nourriture, qui a aussi un rapport inconscient avec la religion et le sens du partage.

Le partage, c'est la valeur forte qui semble t'animer.

Pour moi, cuisiner, c'est partager. C'est un synonyme. On ne cuisine pas pour soi, on cuisine pour les autres. On cuisine pour se nourrir, mais aussi pour donner du plaisir et transmettre. Le goût fait aussi partie de nos souvenirs et laisse une «trace». Parfois même une émotion... La cuisine transmet souvent des émotions, des sentiments qui arrivent à te toucher. On ne sait pas toujours pour qui l'on cuisine, mais on le fait toujours avec du coeur, parce qu'on veut que n'importe qui puisse recueillir ce qu'on a essayé de transmettre dans un plat. C'est pour ça que c'est un partage.