LE VATICAN, L'EUROPE ET LE REICH

Les " silences " de Pie XII entre 1939 et 1945 ont suscité maintes études et d'intenses débats. Le présent ouvrage dépasse le cadre de la Deuxième Guerre mondiale, et replace Pacelli, nonce en Allemagne devenu pape en 1939, dans le cadre général de la stratégie du Vatican du début du siècle à la fin des années cinquante.
Appuyé sur l'acquis des travaux précédents, puisant surtout aux archives inexplorées (françaises, allemandes, anglaises et américaines), il apporte un éclairage très neuf à l'histoire du Vatican en tant qu'institution politique : financement essentiellement germanique de ses activités ; précocité de ses liens avec l'Amérique anglo-saxonne, pour servir les intérêts allemands et italiens ; préparation idéologique et matérielle de la reconquête des territoires perdus en 1918 par les Empires centraux, en particulier soutien continu au plan d'Anschluss entre 1918 et 1938 ; contribution décisive, comme guide du monde catholique, à l'établissement des rapports de forces politiques dans la plupart des Etats européens (solution nazie de 1933, divisions d'un catholicisme français jugé trop anti-allemand, réorganisations européennes d'après 1945, etc. ) ; indifférence au caractère catholique des populations que les Etats favoris du Vatican prétendent inclure dans leur zone d'influence ; mobilisation depuis 1943 de l'ensemble de l'appareil de l'Eglise pour le sauvetage de masse des criminels de guerre dans l'Europe entière.
Sur ces questions et les moyens mis en œuvre par le Vatican pour faire triompher sa stratégie européenne, l'auteur fait le point, de manière impartiale, cernant les réalités complexes d'une histoire politique, diplomatique et financière dont il était nécessaire de ressusciter l'importance et la richesse.