Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie

Dans la nuit glacée de Boston, un SDF erre devant un distributeur automatique. Quelques blocs plus loin, un jeune homme travaille dans un centre d'accueil pour les personnes à la rue. Immanquablement, ils sont appelés à se rencontrer. Mais la confrontation ne sera pas celle que l'on pourrait attendre : dans l'homme qui vient lui demander un lit, l'employé reconnaîtra son père...
L'histoire est authentique, réellement vécue par Nick Flynn dont les parents s'étaient séparés peu après sa naissance. Mais, bien loin d'un témoignage forcément poignant ou d'un simple document social, l'auteur parvient à recréer la figure de ce père problématique, écrivain raté mais charmeur invétéré, alcoolique inoffensif mais fier d'avoir fait de la prison, idéaliste et irresponsable. Nick Flynn tente de percer le mystère de cette vie, dans l'espoir sans doute d'éclairer sa propre filiation, voire de guérir ses propres problèmes. Car jusque dans la déchéance, ce père reste plus grand que nature, et la figure du Roi Lear parcourt souterrainement ces pages, leur donnant une résonance universelle.
Un roman qui frappe à l'estomac, dans une langue aussi superbe que celle que pratique Nick Flynn dans son oeuvre poétique.
Écrivain et poète, Nick Flynn est né en 1960 à Scituate, Massachusetts. Après plusieurs petits boulots, il travaille dans un asile pour sans-abri à Boston, alors qu'il a vingt-sept ans. C'est là qu'il rencontre pour la première fois son père, devenu SDF. Animateur d'ateliers d'écriture à l'Université de New York, il est en particulier l'auteur de deux recueils de poèmes (inédits en français), Some Ether et Blind Huber, récompensés par plusieurs prix littéraires.