La construction de Jésus

Ehrman Bart ; Dassas Véronique ; St-Hilaire Colett

H&O







Extrait

Extrait de l'introduction Je suis arrivé au Séminaire théologique de Princeton en août 1978, frais émoulu du collège et tout juste marié. J'avais pour moi un Nouveau Testament en grec, aux pages bien écornées, la passion d'apprendre, et pas grand-chose d'autre. Je n'avais pas toujours été aussi avide de savoir. Cinq ou six ans auparavant, ceux qui me connaissaient n'auraient jamais prédit que je me dirigerais vers une carrière universitaire. Le collège m'avait donné la piqûre. D'abord le Moody Bible Institute, un collège fondamentaliste que j'ai commencé à fréquenter à l'âge de dix-sept ans, moins guidé par la curiosité intellectuelle que par une soif de certitude toute religieuse. Ces études au Moody m'ont passionné. Je les avais entreprises à la suite d'une expérience de «renaissance» vécue à l'école secondaire. Je m'étais dit que pour prétendre être un chrétien «sérieux», il me fallait étudier sérieusement la Bible. Et je ne sais trop comment, à dix-sept ans, lors de mon premier semestre au collège, quelque chose s'est passé en moi : j'ai été pris d'une soif éperdue et intarissable de connaissances bibliques. À Moody, je me suis non seulement inscrit à tous les cours que je pouvais sur la Bible ou la théologie, mais de moi-même j'ai appris par coeur des livres entiers de la Bible. Dès que j'avais un moment, j'étudiais. J'ai lu et j'ai appris à prendre des notes. Je passais au moins une nuit blanche par semaine à me préparer pour les cours. Trois ans de ce régime ne peuvent que changer la vie de quelqu'un. On devient forcément plus fort. Une fois sorti de Moody, je suis allé au Collège Wheaton pour obtenir un diplôme en littérature anglaise. Mais mon intérêt pour la Bible était toujours aussi fort : j'ai suivi des cours d'interprétation de la Bible et j'ai donné des cours toutes les semaines aux plus petits de mon groupe de jeunes à l'église. Puis j'ai appris le grec, pour pouvoir étudier le Nouveau Testament dans sa langue originale. En bon chrétien croyant en la Bible, j'étais certain que chaque mot en avait été inspiré par Dieu. C'est peut-être ce qui m'a poussé à l'étudier avec autant de ferveur. Il s'agissait des paroles de Dieu, du message du Créateur de l'univers, du Dieu de tous, qui nous étaient adressées à nous, simples mortels. Les connaître à fond, c'était assurément, au moins pour moi, la chose la plus importante dans la vie. Et comprendre la littérature en général allait m'aider à comprendre cette oeuvre particulière (d'où mon choix d'étudier les lettres anglaises) ; pouvoir lire en grec allait me permettre de connaître les termes choisis par les auteurs eux-mêmes.



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EAN
9782845472174