Théâtre. Tome 1, Mélite ; La Veuve ; La Galerie du palais ; La Suivante ; La Place royale ; L'Illusi

Sait-on que les premières pièces de l'auteur du Cid étaient... des comédies ? A-t-on jamais entendu parler de comique cornélien ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est pourtant bien par le rire que Corneille s'est imposé comme dramaturge. De 1629 à 1634, à ses débuts, il composa six pièces, dont la plupart aujourd'hui sont tombées dans l'oubli. Les quatre premières - Mélite, La Veuve, La Galerie du palais, La Suivante - mettent en scène des personnages en proie à l'inconstance amoureuse, des couples qui se font et se défont, des mariages forcés et ajournés comique de caractère et de situation, farce, satire et comédie larmoyante s'y trouvent habilement entremêlés ; Corneille y apparaît comme l'observateur amusé des moeurs de la jeunesse provinciale et parisienne. Avec La Place royale, l'analyse psychologique des personnages s'étoffe et devient plus convaincante : on y sent affleurer le pathétique, à tel point que certains critiques ont reproché à Corneille d'avoir placé au centre de cette comédie un héros tragique. Quant à L'Illusion comique, la plus féerique de ses oeuvres, qui est aussi une vibrante apologie du théâtre, elle fut injustement dédaignée jusqu'au XXème siècle ; aujourd'hui, on sonde dans ses incohérences de singulières profondeurs : message baroque, confidence pathétique sur le néant de la vie, expression du conflit entre moi créateur et moi social...