Quand le Dauphiné se met en cartes. Trois siècles de représentation cartographique

Viallet Hélène

GLENAT







Extrait

Extrait de la préface de René Favier, Professeur d'histoire moderne à l'université Pierre-Mendès-France, Grenoble II Si les cartes n'ont probablement pas été absentes de la représentation de l'espace à l'époque médiévale, elles commencèrent à s'ajouter à la connaissance empirique des territoires à partir de la Renaissance seulement. Le développement des entreprises cartographiques s'imposa définitivement aux XVIIe et XVIIIe siècles quand s'affirma le pouvoir monarchique et que se précisèrent les missions confiées à l'État. L'importance politique et administrative de la carte se manifesta dès le XVIe siècle par l'attribution du titre de «géographe du roi» aux ingénieurs chargés d'effectuer les relevés destinés à bien marquer les limites et à permettre un meilleur contrôle du territoire représenté comme l'organisation de la défense du royaume. Ainsi en alla-t-il de Nicolas de Nicolay qui entreprit de «réduire et mettre par volumes les cartes et descriptions géographiques de chaque province du royaume», au lendemain du voyage de Charles IX, afin de permettre au souverain «sans grande peine de voir à l'oeil et toucher du doigt» l'étendue et la diversité de son royaume. Ainsi en alla-t-il également à l'échelle provinciale. En Dauphiné, Jean de Beins fut nommé en 1606 géographe du roi pour le Dauphiné et la Bresse. Pendant dix ans, l'homme parcourut la province avec pour mission expresse d'informer le roi et son ministre Sully non seulement des travaux de fortification qu'il dirigeait, mais plus encore de l'ensemble de la géographie provinciale. En prise directe avec le terrain, il acquit une connaissance approfondie du territoire du Dauphiné, traduite dans les deux grandes cartes qu'il fit graver en 1617 et 1622. Durant tout le XVIIe siècle, les entreprises cartographiques se multiplièrent. Cet essor répondait aux besoins grandissants de l'administration comme de la demande du public touché par la vulgarisation des connaissances. Les travaux de Nicolas Sanson, notamment, contribuèrent à diversifier les genres et à satisfaire les attentes de la bonne société érudite. Le développement d'un genre nouveau, l'Atlas, accompagna les exigences d'un public élargi. Mais cette cartographie restait souvent «spéculative» et ne procédait nullement d'une connaissance directe du terrain. Pour l'essentiel, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, toutes les cartes dauphinoises procédèrent directement des deux cartes gravées par Jean de Beins. En 1751, Robert de Vaugondy, géographe du roi, reconnut explicitement cette paternité : «La grande carte de cette province publiée le siècle dernier par Beins, ingénieur du roi, est le fondement de la nôtre. L'exactitude qu'on y a toujours reconnue fait son éloge ; c'est ce qui nous a encouragés à en faire bon usage.»



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EAN
9782723485593
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