Le fusil de mon père

Le récit d'un enfant kurde d'Irak depuis la prise de pouvoir par Saddam Hussein, jusqu'à sa fuite d'Irak, à 17 ans. A travers des scènes quotidiennes vues et vécues par un enfant. C'est l'histoire du peuple kurde dans ces dernières années à laquelle on assiste: les mises au point culturelles (langue, culture), les tentatives d'élimination physiques, les horreurs subies, l'exil en Iran, les combats des Kurdes pour résister. L'exceptionnelle qualité du livre tient à plusieurs éléments: la vivacité des scènes décrites (on voit que l'auteur est metteur en scène et qu'il a un sens aigu de ce qu'il convient de « cadrer »), la vérité des personnages qui peuplent le livre et qui sont peints comme ils sont, avec leur force mais aussi leurs faiblesses et leur ridicule (l'auteur dit: « Ce n'est pas parce qu'on fait partie d'un peuple martyrisé qu'on est pas aussi des hommes comme les autres »); le ton général du livre qui n'est jamais gémissant et, qui, malgré les horreurs, reste plein d'énergie et même de joie de vivre. On sent que rien n'abattra jamais ce petit garçon (ni, probablement, les siens). Ce n'est pas un livre de propagande au premier degré pour défendre la cause kurde.
C'est beaucoup plus humain que ça.
Biographie: Hiner Saleem raconte son enfance et l'histoire des siens, depuis la prise de pouvoir par Saddam Hussein jusqu'au jour où, à 17 ans, il fuit l'Irak. Il est devenu, depuis, réalisateur de cinéma. Son dernier long métrage, Vodka lemon, a obtenu le prix San Marco au festival de Venise 2003. Le Fusil de mon père est en cours de traduction dans de très nombreux pays