Oublier Chengdu

Chen Zhong - vingt-huit ans, directeur des ventes d'une grosse entreprise, joueur de mah-jong et dragueur invétéré - a l'insouciance élégante. Il aime sa femme sincèrement mais la trompe sans cesse - toujours prêt à séduire la première belle fille qu'il croise et à s'en donner les moyens : brassées de fleurs, robes de marques, hôtels et restaurants luxueux. L'argent, c'est finalement sa motivation principale pour briguer un poste de directeur général. Au jeu du pouvoir aussi, il est prêt à tout : faire chanter un client mauvais payeur, mentir sur ce qu'il rapporte à l'entreprise en omettant les sommes détournées (et, plus officielle, une dette qui se creuse de jour en jour), déclencher une campagne calomnieuse contre son directeur. Il n'hésite pas non plus à utiliser ses deux complices d'université : Li Liang, un boursicoteur avisé, et Wang Lin, un commissaire habile.
Chen Zhong a beau multiplier les bonnes résolutions, dresser la liste de tout ce qui pourrait lui rendre un minimum de dignité, son goût du plaisir, principalement sexuel et quasi pathologique, ne cesse de le détourner du droit chemin. Chaque compromission en entraînant une autre, sa vie ressemble à une fuite en avant, dont l'issue est de plus en plus incertaine.
Sous couvert de "roman noir", l'auteur dénonce de manière très réaliste et subversive une société chinoise aux prises avec le pouvoir de l'argent et ses corollaires : corruption, prostitution et contournement de la loi.