La lampe

Henry Françoise

GALLIMARD

Un hiver sous l'Occupation, en province. Dans une impasse donnant sur des jardins, vit une couturière que tout le monde appelle Cousine Bobine. Frêle, le dos voûté, absolument seule au monde. Les femmes du quartier viennent chez elle, s'attardent pour bavarder, lui apportent des pièces de tissu retrouvées, pour qu'elle en fasse une jupe, un corsage, une robe. Parfois, c'est une vieille étoffe qui l'émerveille. Elle a soudain un compagnon, un grand papillon de nuit, tout noir, qui s'introduit chez elle et ne veut plus en partir. Elle s'attache à lui, lui parle. Le papillon finit par venir sur sa main, déposant une sorte de baiser à la jointure de ses doigts. Parfois, le papillon joue à faire le mort. Puis il s'envole. En face, dans l'impasse, il y a un marchand et réparateur de vélos, qui fait de la résistance. Et des maquisards s'aventurent parfois, la nuit. La couturière n'aime pas le noir et laisse le plus souvent une faible lampe allumée, malgré le black-out. Pourtant les Allemands rôdent. On apprendra à la fin qu'ils tolèrent la lumière allumée chez la couturière parce qu'ils pensent que cela peut attirer les maquisards dans un piège. Ce récit est une méditation sur la solitude. Beaucoup de petits détails sur les travaux de la couturière ajoutent au charme, créent de la poésie: une robe de mariée est transformée en robe de première communion; un tailleur rétrécit sous la pluie et devient ridicule; une fiancée n'utilisera pas sa robe, car le fiancé vient d'être arrêté...

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EAN
9782070766871
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