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Silas Marner. Le tisserand de Raveloe

Eliot George ; Malfroy Auguste ; Viéville Degeorge

ARCHIPOCHE

Extrait de la préface

Au tout début du XIXe siècle, dans une ville industrielle du nord de l'Angleterre, le jeune Silas Marner, tisserand de son état, a confié son âme et sa foi à une petite congrégation sectaire qui forme son unique environnement. Simple, ouvert et droit, il est un jour accusé d'avoir volé l'argent de son Église par son meilleur ami, qui produit délibérément de fausses preuves contre lui. Proclamé coupable par l'assemblée des fidèles, spolié et abandonné de tous, rejeté par sa fiancée, Silas doit quitter son quartier de la cour de la Lanterne pour s'installer dans le village de Raveloe, au coeur de l'Angleterre rurale du Warwickshire. Il y est d'emblée perçu comme d'autant plus suspect qu'il ne va pas à l'office du dimanche et que nul ne connaît ses ancêtres. En exil de lui-même, loin de tout culte et de la vie communale, Silas Marner ne fait plus que travailler, réduisant ses besoins au strict nécessaire, amassant en peu d'années une fortune en pièces d'or, le seul soleil auquel il se réchauffe.
Mais l'histoire se répète. Un soir de brume, l'or de Marner est volé par un inconnu. Le tisserand s'effondre. Un autre soir lui rapportera une brassée d'or d'un tout autre genre... mais, de ce qu'il en adviendra pour l'existence des uns et des autres, nous ne dirons rien. L'histoire se poursuit comme un fleuve ample arrivé à son delta. De calmes méandres en larges boucles, le tableau de la vie rurale des Midlands au début du XIXe siècle est dépeint avec une grande fraîcheur, et l'on sent toute la vivacité des souvenirs de l'auteur, auxquels se mêle la réflexion perpétuelle de cette intellectuelle qui avait traduit Feuerbach et qui s'était élevée, seule, par ses lectures et ses relations.
«Lire George Eliot attentivement, c'est prendre conscience du peu que nous savons d'elle», dira Virginia Woolf. Défait, MaryAnn Evans (1819-1880), de son vrai nom, est assez secrète, bien qu'elle soit aujourd'hui reconnue comme l'une des grandes dames de la littérature victorienne. Son père, un fermier du Warwicksbire devenu régisseur, lui procura la chance de se voir ouvrir la bibliothèque d'Arbury Hall, domaine pour lequel il travaillait. Peu jolie, grave et religieuse, l'enfant dévore toute bribe de savoir à sa portée. Ses origines très modestes font d'elle un auteur atypique. «Nous [la] voyons s'élever, non sans luttes et gémissements, de l'ennui intolérable d'une petite société de province», poursuit Virginia Woolf.
Elle a vingt et un ans quand son frère se marie et l'emmène à Coventry, où elle entre en contact avec des libres-penseurs. Elle fréquente alors Robert Owen, Herbert Spencer, Harriet Martineau et Ralph Waldo Emerson. Confrontée à ces nouvelles thèses, elle perd la foi et son père menace de la jeter dehors. Mary Ann décide de ne pas affronter le vieil homme et continue d'aller à la messe afin de pouvoir s'occuper de lui, tout en travaillant à une traduction de la Vie de Jésus de David Strauss. «Pauvre chose, écrit un ami qui la voit travailler dur, une statue du christ ressuscité devant elle. J'ai pitié d'elle quelquefois, avec son visage pâle et maladif, ses atroces maux de tête, son anxiété aussi au sujet de son père.»


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EAN
9782352874935
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