Spiritualité verlainienne. Actes du colloque international de Metz, novembre 1996

Je suis lu, je suis damn ! , crivait Verlaine dans Le Bon Disciple, en mai 1872. Cette proclamation paradoxale rsume une attitude religieuse dont l'itinraire a t un va-et-vient perptuel entre la profession d'adhsion au catholicisme et la protestation d'athisme, la soumission et la rvolte, le repentir et les rechutes dans les transgressions, voire le blasphme. Dans toute son uvre, il a t la recherche d'un Absolu qui dpasserait ses oppositions et donnerait une unit ses aspirations multiformes. Les tudes de ce volume clairent l'artificialisme verlainien : crire la spiritualit, pour Verlaine, est une entreprise de rcriture indissociable de grilles langagires prexistantes, issues de la Bible ou des grands mystiques. Les textes religieux de Verlaine ont interpell des crivains d'hier aujourd'hui (de Huysmans Bonnefoy...) : les lectures de la postrit refltent les fluctuations des crits verlainiens. L'ambivalence donne la cl du discours religieux de Verlaine : elle aboutit une spiritualit qui se cherche, se perd, se retrouve travers les mouvances du langage, qui ouvre non des certitudes ontologiques mais l'nigme de l'tre et de Dieu. Elle entrelace l'humilit de l'chec devant les exigences de l'Absolu, et l'attente nourrie d'esprance. L est sa modernit.