Gibier de potence Tome 2 : La brigade de fer

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On les avait découverts dans le précédent opus, Le Jardin des lys, les membres de choc de la famille sudiste Granger : Louise, la mère qui ne boit pas que de l’eau, sa fille Shannon et le jeune William. Les voici de retour, escortés par quelques Bushwakers, sur leurs fougueux destriers dans un album qui fait avancer au galop l’intrigue liée aux activités de leur mari et père de colonel Granger. Il suffit de comparer l’évolution des couvertures entre les deux albums pour comprendre les transformations à l’œuvre dans ce corpus, à commencer par celles qui affectent le corps de la sémillante Shannon qui se masculinise pour les besoins de la cause (perdue ?). Aussi têtu que ses proies, le capitaine nordiste Loneman, pourri jusqu’à la moelle, poursuit donc sa traque des Granger, lancés sur la piste d’un fabuleux trésor acquis en 1863 par George le père, afin de sauver le Sud de la déroute. C’est au tréfonds d’un crâne rocheux que se résoudra l’énigme, non sans que le lecteur ait été au préalable copieusement informé sur les tenants et aboutissants de toute l’histoire. Au scénario, Capuron et Duval – qui ont dû se retenir dans le premier volet de la série – lâchent plus que du lest : on est ici au cœur de l’épopée, et cette "brigade de fer" apporte son lot de coups de théâtre et autres révélations fracassantes. Emporté par le dessin épuré d’un Jarzaguet minutieux, chacun se repaît de savoureux flash-back et de langoureux couchers de soleil pendant que les revolvers aboient et que les rebelles trépassent. Pimentée de l’amour impossible entre Shannon et l’Indien déserteur Cooper, nos "gibiers de potence", explicitement nommés dan cet opus, peuvent caracoler vers d’autres péripéties westerniennes : ils ont maintenant une place de choix dans les rangées de nos bibliothèques entre Les Tuniques bleues et Blueberry. --Frédéric Grolleau