Rembrandt. L'Evangile intérieur

Présentation de l'éditeur

Petit-fils et fils d'artisans ébénistes de pure tradition, PAul Baudiquey (1926-2OO1) reconnaissait tenir d'eux "l'amour de la matière", le goût du sensible et l'amour de l'image. Il aimait les mots, comme son père avait aimé le bois. Il les a traités toute sa vie comme des signes pleins, en les respectant, les "exhaussant", les laissant mûrir jusqu'à leur rendre une saveur renouvelée, une signification plénière. Paul Baudiquey était "habité" par Rembrandt. Il avait très tôt fait sa connaissance grâce à une reproduction du Retour du fils prodigue, un tableau qui l'accompagna sa vie durant, même s'il ne lui fut pleinement révélé que vingt ans plus tard quand il découvrit avec émotion, au Musée de Saint-Pétersbourg, ce qu'il appelait "la chair du tableau". Son Rembrandt, le retour du Prodigue restitue cette émotion avec bonheur. A partir de là, toute l'oeuvre de Rembrandt prenait pour lui une coloration nouvelle. Il aimait répéter en leitmotiv : "Par ce qu'il me donne à voir, il m'aide à vivre." Ce qu'il lui donna à voir, ce fut aussi la figure inoubliable du Christ incarnant la compassion du Père dans la célèbre gravure Jésus guérissant les malades, que son Evangile selon Rembrandt commente avec urne ferveur communicative.