Une bonne terre pour un beau jardin. Paillage, engrais verts, grelinette

Extrait

Le sol vivant LA FORMATION D'UN SOL Quand vous creusez une tranchée dans le sol, vous atteignez à un moment donné une couche, généralement plus dure, située à quelques dizaines de centimètres ou quelques mètres : la roche-mère. Il y a quelques siècles ou quelques millénaires, cette roche affleurait à la surface, et c'est sa dégradation progressive qui a donné le sol qui se trouve aujourd'hui au-dessus d'elle. Une formation en trois étapes [ÉTAPE 1] L'ALTÉRATION DE LA ROCHE-MÈRE L'érosion par le vent, l'eau, les alternances de froid et de chaud, de gel et de dégel, fissurent et fractionnent la roche (dessin ci-contre). Des algues microscopiques s'installent sur les surfaces minérales brutes. Elles accélèrent la dégradation de la roche en sécrétant des substances dissolvantes, aidées par des micro-organismes -bactéries, champignons-, lesquels envahissent peu à peu le milieu. Les plantes ne peuvent pas encore coloniser ces surfaces, car elles n'ont pas suffisamment d'éléments minéraux nécessaires à leur nutrition, ni de surfaces d'attache suffisantes pour pouvoir s'y ancrer. Il faut attendre que le sol ait quelques millimètres d'épaisseur pour que les racines puissent s'y accrocher et puiser les éléments minéraux libérés par les premiers êtres vivants qui ont commencé à dégrader la roche-mère. À leur tour, ces végétaux colonisateurs altèrent la roche-mère, grâce à la respiration de leurs racines. De plus, au fil des saisons, ils dépérissent en laissant sur le sol leurs tiges et leurs feuilles, formant ainsi une première couche de résidus végétaux. Cette couche est progressivement habitée par de petits insectes qui en tirent leur nourriture : à ce stade, on peut dire qu'on est déjà en présence d'un sol, très mince, mais qui abrite suffisamment d'êtres vivants pour pouvoir continuer d'évoluer. L'ensemble de cette étape peut être très longue, de l'ordre de plusieurs siècles sous nos climats tempérés.