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Lucie Bouniol. Une femme pour l'art

Augé Jean-Louis ; Canonica Claude ; Conte-Stirling

PRIVAT







Extrait

LUCIE BOUNIOL DE LA FORME À TANGIBLE «Combien nous avons perdu le goût de la Beauté !» Pour Lucie Bouniol, l'Art se doit d'être exigeant et la grande difficulté est de «ne faire que ce que l'on voit». Lucie Bouniol fait partie de ces artistes qui ont, du fait de leur éducation et leur parcours, de leur enracinement dans une terre de province, été injustement traités et oubliés. Née en 1896 à Giroussens, elle a grandi dans une famille ouverte, qui pratiquait la musique de façon assidue et était donc disposée à lui permettre de s'épanouir dans le domaine des beaux-arts. La chose mérite d'être soulignée puisque, dès l'âge de 16 ans, Lucie Bouniol voici juste cent ans, elle suif les cours de l'École des beaux-arts de Marseille puis de jeune fille celle de Paris. Une photo la montrant en compagnie de ses camarades féminines dans l'atelier de sculpture du professeur Marqueste laisse apparaître la fameuse statue antique de L'Antinous servant de modèle. De cette formation rigoureuse, Lucie Bouniol gardera le goût pour la beauté de l'art antique et classique dans la pure tradition de l'enseignement des beaux-arts des Académies des XVIIIe et XIXe siècles. Cette discipline impose avant tout la fréquentation des grands maîtres de la Renaissance, de Léonard de Vinci à Michel-Ange, de Tintoret à Véronèse, sans préjudice d'une sincère admiration pour Delacroix ou Van Gogh. Cet enseignement exigeant et pleinement accepté, semble-t-il, lui a inculqué une volonté obstinée de dessiner d'après nature, d'observer en permanence tout en exerçant son sens critique de manière acérée. Nous avons choisi de mettre à l'honneur son oeuvre sculpté plutôt que ses peintures, où l'on décèle les influences de l'école flamande, de Derain, mais aussi des peintures préhistoriques (Sources de vie I et II). Il s'agit bien d'un choix délibéré, axé sur la période de l'entre-deux-guerres si riche et prometteuse pour notre artiste. Ainsi peut-on la situer au sein de l'école de Paris, si prolifique et dotée de talents multiples, traversée par les tenants de l'Art déco qui s'opposent, au nom de la raison, à la fantaisie du Modem Style. N'oublions pas que parmi ses maîtres Lucie Bouniol compte Antoine Bourdelle et Paul Landowski ; il n'est donc guère étonnant de retrouver dans ses sculptures à la fois la rigueur d'exécution, la précision du modelé (la tête de sa grand-mère ; celle d'Alain, son petit-fils), mais aussi ce rendu si particulier, parfois schématique quant à la structure des plans et du volume, que l'on observe chez Bourdelle (Françoise Rosay ; Études pour le Mythe de Paris). Les dessins préparatoires de ses sculptures, quand ils ont été conservés, sont très reconnaissables, définis par le fameux cerne noir d'un tracé net et précis. Lucie Bouniol, comme Georges Artemoff, a fréquenté le fameux atelier de la Grande-Chaumière, où l'on s'exprimait de la sorte, au plus près du modèle vivant. Ainsi donc ses sculptures se rattachent à la grande tradition réaliste du XVIIIe siècle (on pense à Houdon), mais elle nous livre aussi, dans ses études préparatoires ou ses premiers modelages, des formes libres et synthétiques [Maternité, bronze), où seule compte l'expression du mouvement ou du sentiment (Femme agenouillée). Lucie Bouniol ne fut pas insensible non plus, à sa manière, à l'Art nouveau qui règne en maître de 1925 à 1945 sous l'impulsion de Maurice Dufrêne, André Mare, Jean Dunand ou encore Paul Follot, pour ne citer qu'eux. La Femme aux bras levés (plâtre et terre cuite) en témoigne, par le choix du sujet ainsi que sa découpe si particulière et la schématisation des plans successifs. Certaines influences orientales transparaissent aussi (Femme asiatique), sans parler, bien entendu, de celle de la Renaissance italienne (Marie-Hélène Bistes) du Quattrocento, ainsi que celle de l'Égypte antique (Tête de jeune fille au chignon, hors exposition). A elle seule, la Tête de jeune homme (v. 1930, musée de Lavaur) atteste de cette implication de notre artiste dans ce courant de l'Art moderne dont elle avait manifestement compris l'héritage formel. Pourtant, bon nombre de ses sculptures doivent être associées à des ensembles commémoratifs de la Grande Guerre, que ce soit Duravel dans le Lot ou Robert-Espagne et Trémont dans la Meuse. Elle y développe un style comparable à celui de Pompon et d'Abbal, à la fois naturaliste et symbolique, aux formes simples et aux volumes adoucis, calmes, aux drapés lourds et massifs. On demeure frappé par la force émotionnelle de ces reliefs qui mettent en avant non pas le soldat héroïque ou expirant mais les femmes seules désormais face au sacrifice et au deuil, tant il est vrai que la Grande Guerre fut le tombeau des gens modestes et surtout de la paysannerie. (...)



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EAN
9782708917750
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