TRANSITION URBAINE N39 (LA)

La ville est fille du commerce et de l'échange dit-on souvent. Elle permet le maximum d'interactions sociales et économiques pour un minimum d'efforts nécessaires à réaliser l'échange. Là est le secret de son irrésistible succès. Au fur et à mesure de sa croissance, la densité et la mobilité lui ont permis de garder cet avantage. En prenant le pas sur la campagne, elle a encore accentué son développement. Maintenant avec les facilités de communication, ce sont les grandes métropoles et les grappes de villes suffisamment proches qui marginalisent les villes moyennes isolées. La mobilité facilitée déclenche des dynamiques territoriales aux diverses échelles géographiques. A l'échelle urbaine, aller plus vite pour un coût moindre a déstabilisé les équilibres dont la ville résultait, provoquant son étalement et son éparpillement. Ce livre en décortique le processus. Plusieurs décennies nous séparent d'un nouvel état d'équilibre qui peut encore présenter diverses formes. Pour en minimiser les effets pervers que sont la pollution, la congestion, la ségrégation et la désolidarisation, il paraît indispensable de créer de nouvelles conditions d'exercice d'un pouvoir urbain local. En France, une décentralisation inachevée n'a pas su le mettre en place. Toutes les villes européennes sont concernées par cette évolution mais l'originalité de la configuration des institutions rend, en France, plus malaisée la maîtrise d'un développement urbain intégrant les objectifs du développement durable.