Tout se passe comme si

Veinstein Alain

MERCURE DE FRAN

Tout se passe comme si marque d'abord, après plus de dix ans de retrait, le retour de l'auteur à la poésie. Mais la démarche est très exactement l'inverse de celle mise en oeuvre avec L'Accordeur (1996). Cette fois, ce sont l'expérience de la prose et les tentatives narratives qui sont à l'origine de l'écriture poétique. La fiction met en place et tient le dispositif. Elle produit la tension nécessaire à l'émergence d'une parole aux prises avec la vérité. L'expérience de la prose a également complètement modifié le langage des poèmes. Là où les recueils précédents étaient volontairement fermés sur une poignée de mots récurrents chargés de définir un univers pour ainsi dire monochrome, la couleur fait ici son apparition grâce au renouvellement du lexique, désormais ouvert à tous les mots (qu'ils soient ou non considérés a priori comme "poétiques") capables de donner corps à des figures censées porter angoisses, passions ou émotions, quand, dans des situations limites, l'intensité s'en prend à l'ordre des choses. En même temps, le livre se situe dans l'univers de la représentation. Son monde est celui du faux-semblant, de la scène. Les personnages sont des acteurs qui évoluent dans des décors. Dominées par les mensonges de la fiction, les paroles qui se risquent voudraient au moins être jouées justes afin de ne pas renoncer à la chance d'apparaître plus vraies que celles qui sont prétendument authentifiées par le réel.
13,20 €
Disponible sur commande
EAN
9782715222717
Image non contractuelle