Ni droite ni gauche . L'idéologie fasciste en France, 4e édition revue et augmentée

Sternhell Zeev

FOLIO

Rarement livre aura à ce point été au coeur de tous les grands débats politiques et intellectuels depuis sa parution en 1983. Le Journal of Modern History constatait que « peu nombreux sont les livres consacrés à l?histoire de l?Europe qui ait provoqué un choc et une controverse comparable ». Depuis lors, malgré la virulence du front du refus opposé dès sa parution par des historiens de Sciences Po, il a fait l?objet de nombreuses rééditions, chaque fois enrichies de nouveaux matériaux, et il s?est imposé comme une des références majeures pour l?histoire du fascisme et de la catastrophe européenne du XXe siècle. De quoi s?agit-il? René Rémond, avec son schéma des trois droites en France (légitimiste, orléaniste,
bonapartiste) a convaincu des générations entières que la France avait été, par sa culture
républicaine, rationaliste, universaliste et humaniste, immunisée contre le fascisme, en sorte que le régime de Pétain, appuyé sur l?Action française, était un ultime sursaut de la droite
légitimiste.
Zeev Sternhell fait exploser littéralement ce mur de l?oubli. D?abord, en révélant, dès le XIXe siècle, l?existence en France d?une droite révolutionnaire, organiciste, particulariste,
irrationalisme, antidémocratique et antihumaniste (La Droite révolutionnaire 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Folio histoire n°100). Ensuite, en révélant combien ces racines françaises du fascisme se développent particulièrement dans les années trente, au cours desquelles la révolte intellectuelle contre la République et la démocratie contamine nombre des plus grands esprits, qui, pour la plupart, après des mois, voire des années d?hésitation, rejoindront la Résistance. On ne voudra retenir de leur parcours que ce dernier engagement, afin d?accréditer l?idée que Vichy aurait été un accident de parcours, un accès de fièvre passager. Or, montre Zeev Sternhell, Vichy, régime à beaucoup d?égards plus brutal et sanguinaire que le fascisme italien, est un pur produit de l?histoire nationale, dont l?essence se trouve dans cette droite révolutionnaire qui réussit à légitimer chez les meilleurs esprits l?idée qu?il fallait rejeter la démocratie et inventer une autre forme de communauté nationale. Avec le temps, l?ouverture des archives ou la lecture de textes qui étaient pourtant sous les yeux des historiens français, les thèses de Sternhell l?ont emporté. Mais il n?y eut jusqu?à la justice qui ne s?en mêlât, d?aucuns n?appréciant pas que leurs écrits resurgissent
(célèbre entretien avec Hitler présenté comme une force de paix en 1938 par Bertrand de Jouvenel), eux qui, profitant de la Guerre froide, s?étaient reclassés en penseurs de la droite modérée et libérale, pilier idéologique de l?Institut des sciences politiques.

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EAN
9782070443826
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