Philippe Lamour. Père de l'aménagement du territoire

Pitte Jean-Robert

FAYARD

Résumé :


Homme d'action autant qu'intellectuel, Philippe Lamour (1903-1992) est une figure atypique et inclassable qui a traversé tout le XXe siècle. Avocat jusqu'en 1940, il s'illustre dans plusieurs procès retentissants. Il mène parallèlement une carrière de journaliste et d'écrivain ; il crée et anime, en particulier en 1931-1933, la revue d'avant-garde Plans dans laquelle s'expriment quelques-uns des ténors de la création artistique et qui constitue le socle idéologique du planisme, un mouvement prônant la modernité technique et la planification économique et prenant pour modèles Lénine, Mussolini ou Roosevelt. Il participe à de nombreux courants de pensée contradictoires qui le conduisent du Faisceau au Front populaire, à la résistance à l'esprit de Munich, puis à un brutal retour à la terre en 1942. Dès la Libération, il s'associe activement à la modernisation de la France et à son orientation vers le productivisme. Il dirige la Confédération générale agricole, le nouveau syndicat qui remplace la Corporation, participe aux côtés de Monnet à la mise au point de la planification à la française. Puis il applique nombre des idées qui sont les siennes depuis la fin des années 1920 en inventant la politique d'aménagement du territoire à partir du laboratoire qu'est pour lui la région du Languedoc. Il réalise le canal du Bas-Rhône-Languedoc en vue de la reconversion agricole de la région et qui va surtout permettre la mise en valeur touristique du littoral. Il préside à partir de 1960 le Conseil supérieur de la construction, puis en 1963 la Commission nationale de l'aménagement du territoire chargée de réfléchir à la politique de la DATAR. Parallèlement - d'aucuns diront contradictoirement -, il milite en faveur de la qualité : invention des Vins délimités de qualité supérieure, des sentiers de grande randonnée, de l'aménagement de la montagne et du milieu rural en général, d'une politique de protection de l'environnement au service des hommes et de leurs activités. Ardent partisan de la régionalisation, il présida le comité économique et social du Languedoc-Roussillon de 1974 jusqu'à sa mort, restant ainsi fidèle à ses premières convictions selon lesquelles l'Etat doit donner les moyens aux forces vives de la nation d'assumer leurs responsabilités.

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EAN
9782213612027
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