Pivoines, Marins et Enfants

La nouvelle est, par excellence, le genre qui autorise la diversité. Comme en musique le ton change d'une pièce à l'autre et cette forme ramassée peut passer sans entrave du grave au léger. Dans ces récits, un simple enchaînement d'événements peut déboucher sur une dimension inconnue, l'étrange côtoie le familier. Parfois, l'histoire se déroule manifestement sous d'autres cieux, ou dans un temps plus lointain. Il y a du jeu de piste dans ces récits car, même si les lieux ne sont jamais clairement désignés, ni l'époque précisément définie, l'effort n'est pas bien grand pour pouvoir s'y glisser. La frontière qui nous sépare de l'imaginaire est poreuse à souhait. Issus de la banalité quotidienne, les personnages ne sont pas là pour qu'on s'attache à eux. Ils jalonnent le chemin. Il n'y a pas de moralité à tirer de quoi que ce soit si ce n'est que la traversée du quotidien peut se révéler périlleuse et quelque précaution qu'on prenne, rien n'y fera.