David Cronenberg

Canadien anglophone, issu du mouvement underground des années 70, David Cronenberg s'impose comme un auteur à part entière, metteur en scène fidèle à un genre - l'épouvante - qu'il réinvente à son propre usage. Mais comment devient-on un auteur, dans le cinéma américain d'aujourd'hui ? C'est à cette question que répond l'ouvrage de Serge Grünberg, en s'attachant à éclairer le parcours artistique d'un cinéaste obsédé par le monstrueux... mais aussi la littérature.
Aujourd'hui avec Le Festin nu, adaptation audacieuse du roman de William Burroughs, David Cronenberg lâche la bride à des ambitions que son film précédent, Faux-semblants, laissait clairement deviné.
Le metteur en scène de Videodrome et de Dead Zone, ne s'est pas soumis aux règles de l'horreur à l'écran ; il a créé un univers personnel aussi original, aussi dérangeant dans sa morale, aussi visionnaire dans ses perspectives que celui de Burroughs. Cinéaste d'idées et styliste exigeant, Cronenberg fait entrer dans l'esprit du spectateur à la fois l'horreur et le doute, le malaise profond de vivre et la luxuriance d'une imagination morbide qui ne cède jamais aux effets, fussent-ils spéciaux.