Soren Kierkegaard / Le chant du veilleur

Fleinert-Jensen Flemming

OLIVETAN

Le chant du veilleur«Veilleur, où en est la nuit?»Es 21, 11En 1844, SDurant toute sa vie, Kierkegaard les avait connus, ces veilleurs de nuit qui, depuis 1686, arpentaient les rues silencieuses de Copenhague et marquaient les heures par leur chant, strophes probablement rédigées par l'évêque et poète religieux Thomas Kingo (1634-1703). Ce n'est qu'en 1863, au moment où la ville commença à s'étendre au-delà des anciens remparts, que le corps des veilleurs fut supprimé.Dans ses écrits et surtout dans son Journal, Kierkegaard mentionne à plusieurs reprises le veilleur et en choisissant le pseudonyme Vigilius Haufniensis, il a sans doute aussi pensé à ce qu'il était, l'auteur solitaire qui veille sur la ville pendant qu'elle dort, qui chasse les ombres inquiétantes de la nuit et annonce l'aurore. Comme le veilleur rompt le silence nocturne de Copenhague par son chant, il voulait rompre la torpeur de ses contemporains afin qu'ils se rendent compte de «l'heure qu'il était» - ou de qui ils étaient, humainement et chrétiennement. Il ne l'a pas fait par des cantiques, mais par une oeuvre dont l'intonation particulière et l'exécution virtuose avaient pour but de rappeler au lecteur les conditions nécessaires pour prendre conscience de soi-même et de lui montrer les véritables enjeux de l'existence chrétienne.Le veilleur confortait le sommeil des habitants de la ville par son chant. Kierkegaard, au contraire, espérait réveiller ses concitoyens en déployant une activité littéraire presque surhumaine. A l'époque, sa réussite fut limitée. Ce n'est qu'au XXe siècle que sa voix commença à être entendue, dans son pays et ailleurs; et aujourd'hui, presque deux cents ans après sa naissance, on peut légitimement penser qu'elle continue à surprendre et à déranger.

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EAN
9782354791704
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