COMMENT EN FINIR AVEC LA REVOLUTION

En marge des années troubles de la fin de la Révolution, le théâtre de Thermidor reflète les contradictions d'une société meurtrie par la Terreur. Alors que le gouvernement et la société civile s'engagent respectivement dans la voie de la revanche légale et de la Terreur blanche, les théâtres sont encore et toujours l'objet d'une étroite surveillance. La républicanisation forcée du répertoire assure l'exclusion des pièces représentatives d'autres courants politiques.
Les deux tragédies royalistes ici présentées, jamais jouées, ont été écrites la même année, en 1797. Elles ont en commun bien plus que cette date. Leurs auteurs entendent rendre hommage à deux martyres de la Révolution : Charlotte Corday, " l'ange de l'assassinat ", et la s?ur de Louis XVI, Elisabeth de France. Ces pièces représentent un courant de pensée minoritaire dans le pays tout en s'inscrivant dans le mouvement unanime de condamnation de la Terreur. Ce faisant, elles proposent une réinterprétation du sens global de la Révolution. Leur étrange dialogue traduit les sentiments ambigus des Français face au plus grand événement de leur histoire.