Le Léo Ferré

Cette commémoration rappellera que Ferré a pratiqué avec autant de bonheur l'écriture, la composition musicale et l'interprétation. Il était à la fois un poète, un écrivain, un chanteur et un musicien. Sa grande passion, la musique, ne l'a jamais quitté. André Breton l'admirait comme poète. Benjamin Péret le fait figurer dans son Anthologie de l'amour sublime (Albin Michel, 1956). Seghers lui consacre deux ouvrages dans la collection Poètes d'aujourd'hui. On connaît ses chansons mais il a aussi interprété Rutebeuf, Apollinaire, Baudelaire, Aragon, et les a mis ainsi à la portée d'un large public. L'anarchie qu'il chante lui est "un état d'âme" et ce qui "reste de liberté" à l'homme. Léo Ferré, né le 24 août 1916 à Monaco, montre très tôt des dispositions pour la musique, dirige des orchestres imaginaires, découvre Beethoven à dix ans et profite avec passion des concerts donnés dans la Principauté. La pension qu'il supporte mal et où il reste huit ans fait de lui un anticlérical absolu. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il a fait de solides études de droit et est diplômé de Sciences-Po. Ses débuts, comme pour tout artiste, sont difficiles. Il monte à Paris où, en prenant Les Amants de Paris, Edith Piaf lui donne un sérieux coup de pouce. Dans ce nouvel Album Dada, on trouvera ses plus belles chansons, A Saint-Germain-des-Prés, Paris Canaille, bien sûr, Graine d'ananar, Les Poètes, Avec le Temps... jusqu'aux dernières chansons, Vous savez qui je suis maintenant.