Brel. Des nouvelles d'en bas

Brel Jacques

MARGOT

Dans la continuité de la collection que nous avons choisi de dédier aux grands noms de la chanson française, il nous paraissait évident de réserver une place de choix à un artiste qui a marqué durablement sa génération et les suivantes. Comme pour l'édition précédente, consacrée à Brassens, nous nous sommes entourés d'illustrateurs reconnus et de jeunes talents du monde de la littérature jeunesse et de la bande dessinée, pour les faire collaborer autour de ce projet, autour de ce personnage aux facettes multiples, qui rassemble de par la richesse de son univers.Tout au long de sa carrière, Brel a dressé une galerie de portraits pittoresques qui ont laissé leur empreinte dans la mémoire collective, et dont chacun conserve une image plus ou moins personnelle. Les illustrateurs qui ont travaillé avec nous se sont attelé à la délicate tâche de mettre en couleurs la vision particulière qu'ils ont de l'univers du Grand Jacques.Chacun à sa façon, ils vous invitent à pousser les portes de ce grand théâtre de la vie que constitue le répertoire de Jacques Brel, un des plus riches de la chanson francophone.BREL ETERNELBrel était double. Ce grand flandrin wallon a donné à la chanson française les mots les plus sonores et les mieux écrits. Maladroit, il a acquis cette adresse dans la tourmente d'une renaissance poétique et politique propre aux années soixante. Sa famille vient de la bourgeoisie d'Ostende, dans la province de la Flandre occidentale, où parler wallon représentait le prestige des commerçants. Mais ses frères et soeurs de coeur s'appelaient Barbara, Léo, Georges et le père Duval.Brel était scout et rebelle. Éduqué par le clergé belge dans la tradition d'une camaraderie obligée. Même si l'«abbé» Brel n'aimait pas l'Église, il a offert ses derniers vols en Cessna aux religieuses des îles Marquises, pour servir les bonnes oeuvres. S'il se méfiait des chapelles, voire des familles, il fréquentait âprement les casinos et la famille royale belge.Brel était aussi germain que Franz. Aussi arabe que Jésus. Il allait prêcher la miséricorde de l'homme blessé au Caire, à Rabat, à Alger. Il y fréquentait les zouaves, les paras et autres pieds-noirs. Il a fini sa vie avec une mulâtre. Comme lui. Mélange de Fernandel et de Farid El Atrache, il aurait pu être un chanteur de shaabi algérois. Un jour, à Ghardaïa, des chauffeurs algériens m'ont invité à les accompagner pour traverser le désert du Hoggar en camion: «On te chantera le Coran et toi tu chanteras Jacques Brel.»

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EAN
9782954115726
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