Portraits légendaires de la boxe
Extrait
LES LÉGENDES
«POURQUOI ÊTES-VOUS BOXEUR ?
- PARCE QUE JE SUIS MOINS BON EN POÉSIE !»
ROCKY MARCIANO, CHAMPION DU MONDE INVAINCU.
Pas plus qu'un combat de boxe ne peut se résumer en coups donnés, en secondes ou en points marqués, un boxeur de légende ne se définit pas seulement par le nombre de combats gagnés.
Avec la boxe, nous sommes dans l'irrationnel. Elle exerce sur certains une répugnance, car elle est trop explicite pour être moralement admise. «Cela nous ramène, écrit Joyce Carol Oates - l'écrivain la plus subtile sur le sujet -, au paradoxe de la boxe : son attrait irrésistible pour beaucoup, qui y trouvent non seulement un spectacle d'exploits physiques, mais aussi une expérience émotionnelle impossible à formuler ; une forme d'art sans équivalent. Bien sûr, elle est primitive comme la naissance, la mort, l'amour érotique, elle nous force à reconnaître que les expériences les plus profondes de notre vie sont des événements physiques - bien que nous soyons persuadés, sûrement à raison, d'être de purs esprits.» Alors, dans cette confusion des sentiments, parmi tous les boxeurs qui, un à un, ont gravi le long chemin de torture qui conduit jusqu'au titre mondial, émergent quelques «élus» qui, pour des raisons parfois obscures et parfois éclatantes, sortent du lot et deviennent autre chose que des champions : des «légendes».C'est Cassius Clay qui danse, qui prend la parole, qui injurie ses adversaires, se déclare «le plus grand», devient Muhammad Ali, insulte l'Amérique blanche, lit le Coran sur le ring, refuse d'aller se battre au Viêt Nam, est interdit de boxe et redevient champion du monde. C'est Rocky Marciano qui, lui, ne dit pas grand-chose, mais que personne ne vaincra jamais. C'est Marcel Cerdan qui détruit les meilleurs Américains, affiche sa liaison avec la star mondiale Édith Piaf, puis meurt presque aussitôt dans un accident d'avion. C'est Sugar Ray Robinson qui roule en Cadillac couleur framboise écrasée et stupéfie le monde entier par son élégance et sa longévité. C'est Georges Carpentier, aviateur médaillé de la guerre, homme du monde qui, avec ses 75 kilos, devient champion du monde des poids lourds. C'est Jack Johnson, le «Chien jaune», l'homme le plus haï d'Amérique. C'est Jack Dempsey, l'enfant misérable qui va incarner le rêve américain. C'est James Corbett, le fameux «Gentleman Jim», ou encore Joe Louis, «le Bombardier noir»... La boxe, aimée des artistes et de beaucoup d'intellectuels, est en réalité une source naturelle de légendes et se nourrit de fantasmes. «Dans une humanité qui se conformerait strictement au voeu évident de la nature, le poing, qui est à l'homme ce que la corne est au taureau, et au lion la griffe et la dent, suffirait à tous nos besoins de protection, de justice et de vengeance», écrit dès 1907 le prix Nobel de littérature Maurice Maeterlinck, dans L'Intelligence des fleurs. Entrer dans le monde de la boxe, c'est devenir un autre que soi-même. Nombreux sont les champions qui ont écrit cette longue histoire sans pour autant, injustement, vivre pour toujours dans la mémoire collective. Rares sont ceux qui restent éternels.
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EAN
9782845679207
Specifications
| EAN | 9782845679207 |
|---|---|
| Auteur | Girard Sylvie ; Lagorce Guy |
| Editeur | TANA |
| Largeur | 270mm |
| Date de parution | 13/11/2014 |
| Nombre de pages | 168 |
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