Tableau de chasse

Guillon Arnaud

H D ORMESSON







Extrait



Manon avait baisse sa vitre et le coude appuyé à la portière elle contemplait la mer. Les yeux plissés sous l'effet du soleil, elle tentait d'apercevoir les îles à l'horizon en respirant l'odeur d'iode qui montait de la plage.
- Quel temps merveilleux, dit Vincent. Nous avons de la chance.
Il avait ralenti quand le ruban bleu de la Manche était apparu après le dernier virage, et maintenant il longeait tout doucement la promenade pour que Manon profite du spectacle.
- Tu es contente ?
Manon s'est retournée et l'a dévisagé sans répondre, puis à nouveau elle a regardé vers le rivage.
Hier soir elle pensait renoncer à ce voyage pour rester seule quelques jours, loin de Vincent, et réfléchir à ce qu'ils allaient devenir. Mais ce matin - et même si elle risquait de le regretter -, la fatigue, la moiteur de l'air et les nuages au-dessus de Paris l'avaient décidée à faire son sac et à partir.
«Dormir et s'aérer», songea-t-elle alors comme si elle se fixait un but pour le week-end.
Arrivé au bout de la promenade Vincent a contourné le rond-point orné d'un drapeau normand avant de s'engager, à une centaine de mètres de là, sur un chemin ombragé qu'embaumait la résine de pin.
- Nous y sommes, annonça-t-il en se garant devant la Villa Dalila.

Claire a glisse le sécateur dans la poche de son tablier et s'est approchée, un sourire aux lèvres.
- Regardez, dit-elle en montrant le bouquet de roses qu'elle tenait à la main, ce que je viens de cueillir pour vous.
Vincent a embrassé sa mère puis Claire a serré Manon dans ses bras.
- Comment vas-tu, ma belle ? Ravie de t'accueillir ici. Malgré des invitations renouvelées, c'était la première fois que Manon venait à la villa, et elle observait avec curiosité la façade blanche de la maison et le jardin planté de pins, d'hortensias, de tamaris et de rosiers, dont les allées de gravier descendaient en pente douce de chaque côté de la pelouse et se rejoignaient devant une barrière qui accédait à la plage. Mais Manon, depuis l'endroit où elle se trouvait, ne pouvait voir le hangar blotti derrière une haie fraîchement taillée.
- Vous êtes là et on ne me prévient pas ! Qu'est-ce que c'est que cette maison ?
Jean, après avoir surgi par une des portes-fenêtres du salon, a donné une tape affectueuse à son fils et pressé contre lui sa fiancée.
- La route a été bonne ? Il n'y avait pas trop de monde ?
(...)



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EAN
9782350872964
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