De l'infantile au juvénile

Benhaïm Michèle - Rassial Jean-Jacques - Delaroche

ERES

Depuis Freud, l'infantile, d'abord adjectif qualifiant la névrose et la sexualité, a été hissé au rang de concept, devenant le nom de l'ensemble des déterminants les plus précoces du sujet, qu'on les date, plus logiquement que chronologiquement, de l'époque de l'infans qui ne parle pas ou de la première résolution oedipienne. C'est une provocation à la réflexion métapsychologique que de proposer, au même rang conceptuel, le juvénile, mais aussi justement une déclaration épistémologique essentielle. En effet, pendant très longtemps, l'adolescence a été regardée comme un simple moment d'accomplissement du projet fantasmatique infantile et d'adaptation du moi à une nouvelle réalité. Il a fallu les avancées de quelques-uns et en particulier en France de Philippe Gutton, de ceux qui lui sont associés autour de la revue Adolescences, et de l'ensemble des fondateurs du Bachelier pour que soit posée cette question : les enjeux identificatoires de l'adolescence, constitutifs de la subjectivité de l'adulte, ne sont-ils que répétition plus ou moins adaptée des déterminants infantiles, ou obéissent-ils à une logique particulière, tout aussi primaire ? Certainement, c'est la dernière élaboration théorique de Lacan qui donne une clé à cette réponse, l'invention d'une quatrième dimension de la structure, celle du sinthôme. Ainsi, il dépasse une conception simple de la constitution du sujet, où l'inscription ou la forclusion du nom du père, est très précocement déterminée, sur un mode quasi transgénérationnel, pour proposer un second temps structurel, qu'on peut aisément faire correspondre au travail nécessaire de l'adolescence.

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EAN
9782749205403
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