REGARD SUR LA SAONE - 1843-1900
Extrait de l'introduction
La documentation photographique rassemblée ici, en majeure partie inédite, illustre 360 km de rivière, c'est-à-dire l'ensemble du cours de la Saône considéré comme navigable au milieu du XIXe siècle. Il faudra attendre en effet 1884 pour que la limite supérieure de la navigation soit reportée de Port-sur-Saône, au kilomètre 366, en partant de Lyon, jusqu'à Corre, à la jonction avec le canal de l'Est, au kilomètre 407. Au XVIIIe siècle, la Saône était divisée en trois secteurs en fonction de la géographie et des différences de conditions de navigation:
- La Grande Saône, entre Verdun et Lyon.
- La Petite Saône, navigable de cinq à six mois par an, de Gray à Verdun-sur-le-Doubs.
- La Haute Saône, de la source à Vioménil dans les Vosges, jusqu'à Gray. La Haute Saône n'était «flottable», voire navigable, qu'à la descente seule, et que depuis Jonvelle (Haute-Saône) du fait de la présence de nombreux barrages fixes souvent qualifiés de «barrages d'usines».
La documentation photographique concerne sensiblement ces trois secteurs et nous nous promènerons donc, en remontant le cours de la rivière, depuis la confluence de la Saône et du Rhône à la Mulatière jusqu'aux environs de Port-sur-Saône. Une présentation géographique a en effet été préférée à un choix thématique qui aurait eu l'inconvénient de contraindre le lecteur à d'incessants et fastidieux déplacements sur un vaste secteur, pas toujours parfaitement maîtrisé. Un index thématique, en fin d'ouvrage, permettra de retrouver facilement les sujets recherchés.
Les thèmes rencontrés tout au long de cette promenade le long de la Saône sont particulièrement variés. Ils concernent bien évidemment le milieu naturel ainsi que les paysages urbains. Antérieurs aux barrages de la rivière canalisée, quelques rares clichés nous montrent la Saône dans son état naturel. Depuis le XIXe siècle, nos villes également ont bien changé. Ceci est tout particulièrement le cas à Lyon, ville où l'aménagement des quais était alors loin d'être achevé, notamment sur la rive droite, aux abords de Vaise. La trame urbaine, sur les collines de Fourvière et de la Croix-Rousse, apparaît étonnamment lâche, et de nombreux monuments emblématiques de la cité ont été détruits: pont du Change, ouvrages militaires, grenier à sel... Beaucoup plus modeste, Chalon n'en a pas moins perdu son «grand pont de Saône» reconstruit par Emiland Gauthey ainsi que la grande nef de l'hôpital, comparable, aux dires de Victor Hugo, à l'hôtel-Dieu de Beaune. Quant à la ville de Gray, longtemps considérée comme la limite supérieure de la navigation saônienne, elle a, elle, perdu ses Grands Moulins dont la tradition locale affirmait qu'ils comptaient autant de fenêtres que de jours dans l'année.
Les aménagements de la rivière, particulièrement décisifs au XIXe siècle, n'ont pas laissé autant de témoignages que nous aurions été en droit de l'espérer: construction ou réparation de quais ou de ponts mais surtout travaux de construction de barrages pour la navigation. Observons une seule exception de taille avec les travaux de construction du barrage écluse de la Mulatière à Lyon grâce à l'initiative de l'ingénieur à l'origine du projet. Ce dernier, Alfred Pasqueau, avait en effet commandé au photographe lyonnais Victoire une série de prises de vue illustrant le déroulement des travaux. Plus ponctuellement, à Gray, quelques clichés nous montrent l'enfoncement de pieux en rivière à l'aide d'une «sonnette» ou encore la mise en place d'un batardeau étanche pour permettre de travailler dans le lit de la Saône.
| EAN | 9782813805119 |
|---|---|
| Titre | REGARD SUR LA SAONE - 1843-1900 |
| Editeur | SUTTON |
| Largeur | 160mm |
| Poids | 340gr |
| Date de parution | 26/10/2012 |
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