Dire le monde. L'expérience multiforme Tome 2

Les deux derniers siècles ont explorés les conditions de ce qu'on croyait la seule forme possible de connaissance rationnelle construite sur la seule forme d'expérience envisageable. Beaucoup d'aperçus précieux, de suggestions et d'ouvertures, mais aussi une masse de divergences insurmontables, dans les perspectives comme dans les méthodes et les résultats. De ces divergences, le degré de réalisme par exemple... on ne sort que par des choix subjectifs. Une telle dispersion est difficilement supportable lorsqu'on prétend approcher la rationalité, mais un peu d'attention montre qu'elle dérive toute entière d'une figure uniforme de l'expérience et que des trésors de sophistication foisonnent sur un terrain d'une extrême rusticité. Jamais remise en cause, cette figure se dissout à l'examen : avant d'envisager ce qu'on peut tirer de l'expérience, quelle en est la valeur la portée, la sûreté, voyons donc comment elle se présente telle qu'elle se présente. Revenons au terrain ! L'exploration qui occupe cette suite de quatre volumes montre assez clairement que notre rapport conscient et rationnel au monde n'est pas uniforme mais se constitue dans des configurations propres à chaque forme d'expérience. Bref à expérience multiforme, phénomène multiple. Le premier volume explore ce qui a été, explicitement depuis Kant, la figure uniforme de l'expérience pour en montrer l'hétérogénéité modale irréductible.