La mémoire du temps chez Proust et Beckett

Trovato Vincent

L'HARMATTAN

Le temps. Le temps qui aliène l'existence et nous oblige à demeurer dans une attente interminable. Le temps dont nous comblons les vides par peur de devenir vides nous-mêmes. Si l'Homme n'a aucune emprise sur cette durée qui lui échappe, du moins peut-il essayer de l'apprivoiser par une forme d'art telle l'écriture, qui rend éternel ce qu'elle exprime. Chercher à comprendre cet espace subjectif nous amène à retrouver le passé, soit par le travail de la mémoire volontaire - lorsque nous tentons de nous rappeler un événement précis -, soit par la mémoire involontaire : une odeur, un son, un geste qui feront resurgir une multitude de souvenirs que nous pensions avoir oubliés. Que ce soit par la rétrospection-introspection minutieuse de A la recherche du temps perdu ou par l'errance mentale des personnages désemparés de En attendant Godot, Proust et Beckett se rejoignent dans leur questionnement sur la vacuité de l'espace-temps. Ce n'est donc pas un hasard si Beckett s'est autant intéressé à l'oeuvre de Proust. Et nous pourrions même imaginer la scène suivante : Pozzo (héros de En attendant Godot) qui interpellerait vivement le jeune Marcel en lui lançant : "Vous n'avez pas fini de m'empoisonner avec vos histoires de temps ? ".
13,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782343007731
Image non contractuelle