Comparez-vous ! et vous serez heureux

Thalmann Yves-Alexandre

JOUVENCE

PréambuleIl faisait très chaud ce jour-là. Heureusement, à l'intérieur du véhicule régnait une température agréablement fraîche grâce au climatiseur. Nous roulions depuis cinq ou six heures déjà et la même durée nous séparait encore du seuil de notre habitation. Paradoxe des vacances qui nous amènent à traverser la France de part en part en une seule journée pour trouver un petit coin de plage ensoleillée...Mes rêveries, bercées par la musique monotone diffusée par la radio, s'arrêtèrent brusquement. Alors que la circulation autoroutière était fluide jusque-là, les voitures qui me précédaient commencèrent soudain à ralentir. Les paysages défilaient de moins en moins vite, l'aiguille du compteur se mettant progressivement en berne. Jusqu'à l'arrêt total. «Oh, non, pas un bouchon!» Tout sauf l'arrêt! J'avais fait mien depuis longtemps - surtout sur la route - le proverbe chinois qui dit: «Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter!»Nous étions maintenant immobilisés, prisonniers d'une colonne sans fin de véhicules! Plus aucun n'avançait. Quelques automobilistes sortaient de leur habitacle pour se dégourdir les jambes et les bras, s'interpellant les uns les autres. De mon côté, j'enrageais. À un rythme pareil, nous ne serions pas chez nous avant deux heures du matin, voire plus. Et encore, à la condition que l'embouteillage se résorbât instantanément. Ce qui était loin d'être le cas, au rythme où se décante habituellement ce genre de situation.Ma contrariété ne cessait d'augmenter, si bien que je ne fis pas attention à un hélicoptère qui atterrit derrière la colline. Je pestais: «Zut alors, qu'est-ce qu'il y a encore? Pourquoi sommes-nous bloqués ici? On ne sera pas chez nous avant demain à ce train-là... Il y a toujours des problèmes sur ces maudites autoroutes...»La réflexion que fit alors mon épouse me fouetta telle une brise soudaine en plein visage: «Tu as vu l'hélicoptère, là-bas? Il y a certainement quelqu'un qui ne rentrera pas chez lui aujourd'hui, peut-être même plus du tout. En ce qui nous concerne, nous n'avons pas eu d'accident, nous allons pouvoir repartir tantôt. Nous ne sommes pas pressés, nous avons à boire et à manger, de la bonne musique, c'est encore les vacances...»Plutôt que comparer notre situation à l'idéal d'un trajet sans ralentissement ni perturbation, ce qui était source de ma contrariété, ma compagne eut la sagesse de la comparer à celle de la personne accidentée quelques kilomètres plus loin. C'est vrai, nous étions sains et saufs, ce qui valait toutes les raisons de se réjouir. Ma contrariété disparut comme par enchantement, faisant place à un soulagement, doublé de la conscience d'être épargné par les accidents et autres drames de la vie, de jouir somme toute d'un grand bonheur... Un souffle de gratitude m'emplit alors la conscience.J'ai appris à ce moment-là à ne plus m'énerver au volant d'une voiture, grâce à l'adoption d'une autre perspective.Je venais également de découvrir, sans en avoir conscience sur le moment, l'un des principaux secrets de l'optimisme et du bonheur: opérer des comparaisons favorables, c'est-à-dire choisir un bon point de référence pour développer ses pensées!Depuis lors, j'ai également opté pour un nouveau dicton de prédilection: «Ne crains pas de comparer, crains seulement de choisir un point de référence défavorable pour tes comparaisons!»

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EAN
9782889112852
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