Lutteur de légende

Ce long poème de 588 vers — avec un prologue, 37 strophes et un épilogue — retrace la trajectoire du lutteur sérère, en nous situant au coeur de cette tradition multiséculaire. Il évoque le processus éducatif inscrit au centre d'une pratique culturelle qui remonte avec certitude aux origines de la dynastie gelwaar : apparaît alors la figure d'un grand lutteur, Boucar Djilakh Faye, et s'instaure une tradition de la lutte qui s'est maintenue sous tous les rois du Sine. Et nous disent Dominique Chevé et Alioune Sarr dans leur préface : la lutte "donne forme et rythme, s'incarne dans le corps, réceptacle de forces et acteur agonistique, le forge, comme l'écrit Raphaël Ndiaye. Le lutteur se construit, se lève et combat, sur fond de communauté en laquelle il prend source et sens. Reste l'écho de la parole poétique qui emporte tout : les velléités de comprendre, de maîtriser, de savoir." Amadou Ly relève dans sa postface : "En quoi donc ce lutteur, qu'A. Raphaël Ndiaye a sciemment créé anonyme, de sorte que chaque lutteur sérère se reconnaisse en lui, est-il "de légende", c'est-à-dire modèle, exemplaire ? Par delà le lutteur, c'est en fait le Sérère mâle, entre la naissance et l'âge mûr qui est ici chanté, célébré, glorifié. Ce lutteur-ci est évidemment "de légende" parce qu'il offre l'exemple du parfait jeune Sérère."