Contre Saint Proust. Ou la fin de la Littérature

Ce livre diagnostique et analyse la crise profonde, le plus souvent inaperçue, dans laquelle se trouve la culture traditionnelle, qui en France était centrée sur la littérature (la "Littérature" majuscule du sous-titre). Cette crise est étudiée sur trois plans complémentaires : - la conception que l'on se fait de la littérature ; - la manière dont on l'étudie : - le statut de la production littéraire et des écrivains dans la société actuelle. Le livre prend pour fil directeur la figure de Proust, ce qui permet de donner un tour plus concret à l'exposé. Le titre détourne celui d'un livre posthume de Proust, Contre Sainte-Beuve, dans lequel l'auteur défend l'idée qu'il n'y a aucune relation entre le moi de l'artiste qui fait une oeuvre et son moi social, et donc que la vie d'un créateur n'est d'aucun intérêt pour comprendre son oeuvre. "Contre saint Proust" critique cette thèse, en montrant qu'elle est révélatrice de la conception encore dominante de la littérature dans notre société mais qu'elle fait obstacle à sa juste appréhension. En fait, ce titre "Contre saint Proust" joue aussi sur un autre plan : il critique la représentation qu'on se fait de Proust, qui est un peu à la littérature ce que Van Gogh est à la peinture : une sorte d'icône ("saint Proust") qui correspond au mieux à un stéréotype de l'écrivain qui, en réalité, est dépassé.