Cuisine et dépendances affectives
Extrait
Extrait de l'introduction :
«Mange ta soupe, finis ta purée, arrête avec ces gâteaux, prends des légumes, moi à ton âge je mangeais de tout, laisse les bonbons ce n'est pas l'heure, ne touche pas, essuie-toi, mâche, ne parle pas la bouche pleine, on ne quitte pas la table sans demander la permission, on ne mange pas en dehors des repas, on boit entre les repas, pas de sucreries le soir...»
Quel parent ne s'est jamais angoissé en regardant l'appétit ou l'assiette de son enfant ? Que celui-ci mange trop ou mal ou pas assez, et voilà que, plus que sa santé, tout son avenir est en jeu ! Résonnent donc dans toutes les familles les injonctions à manger. À manger bien, ce qu'il faut, comme il faut...
C'est que l'acte le plus naturel, élémentaire, essentiel à la survie s'avère des plus complexes, et tient ainsi une place particulière dans l'éducation familiale. On ne mange pas n'importe quoi ni m'importe où ni n'importe comment.
Du biberon aux petits pots, de la purée aux hamburgers, des sandwichs aux réunions de famille, toute la maisonnée vit au rythme des repas, de leurs régulations comme de leurs compositions. L'invitation parentale, voire l'incitation, parfois même l'injonction ou la contrainte à manger, à manger correctement, à manger bien, repose sur des bases autant culturelles qu'affectives, ancrées dans l'histoire consciente et inconsciente de la famille. Car le rapport à l'alimentation est aussi fondamental que le rapport à l'amour, il s'enracine dans notre histoire infantile et dans les schémas culturels des lignées familiales. Mais il est aussi enchevêtré avec les «manières de table» et le respect des codes de conduite nécessaires à la bonne harmonie du groupe social.
Si on évite maintenant le lancinant «Mange ta soupe» qui a marqué notre passé infantile et familial, «À table !» rebondit toutefois sur nos enfants, avec toute la charge des enjeux, des craintes et des rêves portés sur l'avenir de notre descendance. C'est comme l'acquisition d'un permis de conduite alimentaire, tant physiologique que comportemental et social. S'il est réussi, il autorisera les parents à laisser leur progéniture aller seule sur son propre chemin. Plus qu'un appel à venir manger le contenu de son assiette, c'est une leçon de vie. Et ce sont les multiples facettes de cette invitation que nous allons aborder ici pour mieux saisir les enjeux éducatifs de l'alimentation.
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EAN
9782082014410
Caractéristiques
| EAN | 9782082014410 |
|---|---|
| Titre | Cuisine et dépendances affectives |
| Auteur | Leroy Judith ; Vaillant Maryse |
| Editeur | FLAMMARION |
| Largeur | 151mm |
| Poids | 195gr |
| Date de parution | 07/08/2006 |
| Nombre de pages | 146 |
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