Jouer. Etude anthropologique à partir d'exemples sibériens

Hamayon Roberte

LA DECOUVERTE

Il n'y a pas que les enfants, petits ou grands, qui jouent. Les animaux aussi, et même les portes ou les fenêtres jouent. Que fait-on quand on joue (et pas nécessairement à des jeux qui ne représentent qu'autant de cas particuliers, délimités et condensés d'une modalité plus générale et diffuse de l'action)? On fait autre chose que la chose même, autrement, ailleurs, en un autre temps, indirectement. On fait "comme si", métaphoriquement, en imitant. L'étude d'un cas particulier, celui des "jeux" rituels des peuples sibériens, rend évidente l'interdépendance de ces différentes dimensions du "jouer": tout autant lutter et danser à l'imitation des animaux, que mettre en scène le renouveau saisonnier, rendre présents par le mime les "esprits" censés animer le gibier, l'emporter sur eux par la ruse et la séduction en sorte d'obtenir de la chance à la chasse et par là même préparer les chasseurs pour la saison de chasse. On s'aperçoit alors que faire autre chose que la chose même, jouer, est essentiel à sa réussite, que ce soit dans le domaine de la cognition, de l'interaction, de l'affectivité, de la rivalité, de la création ou même du travail. A chaque fois, c'est l'existence d'une marge de jeu qui s'avère décisive. C'est par là, dans cet interstice que peut s'engouffrer la chance. Que passe la providence. Encore faut-il jouer le jeu. Car cent pour cent des gagnants ont joué.... Reprenant les questions ouvertes par le célèbre Homo ludens de Huizinga, par Roger Caillois, Donald Winnicott ou Jacques Henriot, R. Hamayon dégage des éléments cruciaux et mal perçus d'une anthropologie générale du jeu et de la chance.

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EAN
9782707164919
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