Histoire de la République de Venise Coffret 2 volumes. Volume 1 : Des origines à la Bataille de Lépa

Daru Pierre

BOUQUINS

En 1797, Bonaparte mit fin à l'histoire millénaire et exemplaire de Venise et livra la cité des doges aux Autrichiens. Vingt ans plus tard, c'est l'un de ses plus fidèles serviteurs, le comte Daru (1767-1829), intendant de la Grande Armée et ministre de la Guerre, qui entreprit d'écrire l'Histoire de la république de Venise, la plus complète à ce jour. Elle paraît à la même époque que l'Histoire de ma vie de Casanova. Devenu pair de France sous la Restauration, Daru avait réuni une documentation colossale sur l'histoire politique, diplomatique, économique et militaire de la Sérénissime. Il retrace en détail la fondation de Venise, son ascension au rang de puissance mondiale durant tout le Moyen Age, son rôle de plaque tournante entre l'Occident et l'Orient. Il détaille le fonctionnement des institutions vénitiennes, le rôle de la noblesse, des magistrats, des fonctionnaires, de la police, du Conseil des Dix, des doges. Il décrit minutieusement les différents groupes dont est composée la société vénitienne: patriciens, citoyens, clergé, peuple, étrangers. Partisan d'une monarchie constitutionnelle, Daru ne cache pas la fascination qu'exerce sur lui le modèle "impérial" de Venise, qualifiée de république parce que tous les défenseurs du pouvoir y sont élus. Par son Histoire monumentale, il jette les bases de ce "mythe" vénitien auquel ont sacrifié tant d'auteurs du XIXe et du XXe siècle. Daru a personnellement vécu la chute de la Sérénissime en 1797 et l'un des objectifs de son Histoire de la république de Venise est de comprendre les causes à la fois proches et lointaines de cette chute. C'est ainsi qu'il met en avant la confiscation du pouvoir par l'aristocratie à partir de 1297, mettant fin à une période de relative autonomie des différentes îles et à un certain contrôle du pouvoir du doge par la Commune censée représenter le peuple. Désormais, ce sont quelques familles nobles qui contrôlent la cité. Les charges sont devenues héréditaires et le pouvoir de Venise est soumis au cycle naturel de tous les Etats: naissance, apogée, décadence. Daru poursuit la réflexion de Machiavel et de Montesquieu, de Gibbon et de Volney et l'applique à Venise. Toutefois, il est obligé de reconnaître que malgré les "vices" de sa constitution, Venise était le seul Etat italien qui a su préserver son indépendance pendant plusieurs siècles et résister aux invasions qui avaient ravagé la péninsule. Ce qui expliquait la décadence de Venise expliquait également sa grandeur. Daru s'est vu confronté à ce qu'il appelait lui-même l'"énigme" vénitienne. Il est fasciné par un Etat qui s'est maintenu grâce à ses défauts et regrette, au fond, que Bonaparte ait mis fin à cet équilibre précaire.

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EAN
9782221913611
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