REVUE DE L'ART 163/2009-1

COLLECTIF

OPHRYS







Extrait

Extrait de l'éditorial : Un fantasme post-historique : reconstruire les Tuileries À l'occasion des Journées du patrimoine, le 23 septembre 2008, un colloque était organisé à la Sorbonne sur le thème «De la reconstruction du château de Berlin à la reconstruction des Tuileries». Il s'agit là de la manifestation la plus récente organisée par un petit groupe qui milite depuis six ans pour que soit rebâti le palais parisien, incendié en 1871 et rasé en 1883. Pour défendre leur projet, ses partisans avancent deux raisons. Une raison historique d'abord : le palais des Tuileries est un édifice majeur de l'histoire nationale, un haut «lieu de mémoire» ; son incendie par les Communards et la destruction de ses ruines opérée par la jeune Troisième République, sont un crime et une erreur qu'il convient de réparer. Une raison esthétique ensuite : le palais venait clore l'espace de la cour du Carrousel et masquer le désaxement de perspective entre le carré du Louvre et le jardin des Tuileries prolongé par les Champs Élysées jusqu'à l'Arc de Triomphe ; il donnait également son échelle à l'Arc du Carrousel, ancienne entrée de la cour du palais. Lancé par l'Académie du Second Empire, que préside Alain Boumier, relayé par un «Comité national» comprenant des personnalités diverses (membres de l'Institut, architectes, hommes du monde), ce projet a été longtemps cantonné dans la rubrique mondaine, avec des causeries habillées en colloque au Sénat ou à l'Institut. Il a subitement obtenu une reconnaissance officielle lorsque, par arrêté du 6 juin 2006, Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture, a chargé de la question une commission, qui a rendu un an plus tard, sans surprise, un rapport favorable. Si le coût global de l'opération n'est pas nettement établi (quatre cents ? cinq cents ? six cents millions d'euros ?), si la destination de l'édifice à terme n'est pas claire (une annexe du Louvre ? des Arts décoratifs ? des salles de réception, des bureaux, un grand hôtel ? ou tout cela à la fois), la chimère a pris corps dans un avant-projet assez précis : l'édifice, d'une superficie de 20.000 mètres carrés de plancher, serait bâti sur le terrain appartenant à l'État aux frais d'une société privée qui se le verrait concéder par bail emphytéotique pour 20 ou 30 ans, avec un nouveau parking souterrain venant doubler celui du Carrousel côté jardin des Tuileries. Des plans et élévations ont déjà été réalisés, et la recherche de mécénat est engagée, affirme le «Comité national pour la reconstruction» sur son site Internet.



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EAN
9782708012288
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